Pourquoi agir collectivement, action collective, paradigme de l'incitation, individu, théorie de l'irrationalité
Toute action n'est pas forcément collective. Certaines relèvent d'un objectif individuel. En revanche, pour mener à bien une action, il est souvent nécessaire que plusieurs individus s'associent et constituent un groupe. Les membres de ce groupe partagent alors un objectif commun. Le concept d'action collective et donc « d'agir collectif » est un concept complexe, une définition de base serait celle donnée par Daniel Cefai dans son livre Pourquoi se mobilise-t-on ? Selon lui une action collective correspond à toute tentative de constituer un collectif, plus ou moins formalisé et institutionnalisé, par des individus qui cherchent à atteindre un objectif partagé, dans des contextes de coopération avec d'autres collectifs. D'autre part, la question des déterminants de l'action collective a toujours été une question complexe au sein de la science politique et de la sociologie, certains auteurs que l'on a qualifiés de pluralistes affirmaient en effet qu'il s'agissait d'un mouvement naturel alors que d'autres notamment Olson ont mis en avant le caractère non spontané de cette dernière en montrant que l'émergence de l'action collective relève d'un paradoxe puisque l'individu est un être rationnel qui cherche à augmenter son bien-être matériel.
[...] Dans une seconde partie, nous verrons quels facteurs vont induire une mobilisation collective qui n'était donc pas initialement naturelle. Enfin nous verrons comment finalement prise dans une conception non rationnelle la question du pourquoi agir collectivement perd quelque peu de son intérêt et de sa pertinence, car l'action collective relevant dès lors davantage d'un principe d'imitation plutôt que d'incitation. 1ere partie : Le présupposé du sujet : l'action collective n'est pas naturelle 1. Action collective pas évidente, pas naturelle La première idée est que ce sujet présuppose que l'on explique l'action collective par la rationalité. [...]
[...] Or la participation n'est rarement gratuite. Il faut y consacrer des ressources propres : payer une cotisation syndicale, consacrer du temps Dès lors le comportement rationnel de tout individu d'un point de vue couts-bénéfices est celui du passager clandestin : l'individu ne s'engage pas dans une action collective et espère que les autres le feront à sa place. Il peut alors parvenir à ses fins ans encourir les couts d'une action collective. De ce fait, les gains du passager clandestin seront supérieurs à ceux d'un individu mobilisé en cas de victoire. [...]
[...] C'est dans son ouvrage la logique de l'action collective que Mancur Olson va exposer son paradoxe. Il va donc alors élargir de cette manière les travaux de Clarke et Wilson(1961) qui avaient identifié trois types de bénéfices qui peuvent mener les individus à se mobiliser : des bénéfices matériels, des bénéfices de solidarité, des bénéfices idéologiques. En fait le grand dilemme de l'action collective réside dans le fait que l'action collective vise l'obtention de biens collectifs or les biens collectifs présentent deux caractéristiques problématiques : la non-excludabilité et la non-rivalité de leur usage. [...]
[...] Le courant de la sociabilité organisationnelle va poser qu'il y a bien un intérêt à se mobiliser mais va insister sur le fait qu'il ne faut pas réduire la totalité de la logique collective à seul rapport comptable. Aussi pour la plupart ces auteurs appartenant au courant de la mobilisation des ressources il va s'agir de sociologiser et d'historiciser les questions nées du paradoxe d'Olson Les théoriciens de la mobilisation des ressources tendent à changer de questions par rapport à celles qui étaient posées antérieurement dans l'analyse de l'action collective. [...]
[...] Pourquoi agir collectivement ? Toute action n'est pas forcément collective. Certaines relèvent d'un objectif individuel. En revanche, pour mener à bien une action, il est souvent nécessaire que plusieurs individus s'associent et constituent un groupe. Les membres de ce groupe partagent alors un objectif commun. Le concept d'action collective et donc d'agir collectif est un concept complexe, une définition de base serait celle donnée par Daniel Cefai dans son livre Pourquoi se mobilise-t-on ? Selon lui une action collective correspond à toute tentative de constituer un collectif, plus ou moins formalisé et institutionnalisé, par des individus qui cherchent à atteindre un objectif partagé, dans des contextes de coopération avec d'autres collectifs. [...]
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