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« Administration et politique ! Deux figures distinctes se dessinent les relations possibles de ce couple. Ou bien il vit séparé, et il semble à première vue respecter la norme. Il n'engendre pas le besoin d'en parler, car l'on admet généralement que l'administration doit se tenir à l'écart de la politique. Ou bien il vit associé et, sous quelque forme qu'il cohabite, sa liaison soulève aussitôt la polémique. D'où la tentation de l'analyser » (1).
C'est en ces termes que F. de Baecque & J.-L Quermonne décrivent les relations complexes et étroites qu'entretiennent les sphères administratives et politiques sous la Vème République.
L'Administration se définit selon Agathe Van Lang comme « l'ensemble des activités ou fonctions exercées, éventuellement en mettant en œuvre des prérogatives de puissance publique, en vue de satisfaire les besoins de la collectivité » (5). Elle comprend en son sein la fonction publique d'État (centralisée et déconcentrée), la fonction publique décentralisée et la fonction publique hospitalière. Nous comprendrons l'Administration comme l'Administration d'État, qui demeure en France la plus proche du pouvoir exécutif par rapport aux deux autres.
Le terme « politique » sera dans le cadre du sujet défini comme le pouvoir exécutif, car au cours de la Vème République instituée par la Constitution du 4 octobre 1958, il est judicieux de souligner dans le cadre du sujet que le pouvoir exécutif « détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de l'Administration et de la force armée » selon l'article 20 de la Constitution de 1958. (6)
L'Administration publique en France joue donc un rôle primordial dans l'activité gouvernementale. Elle est chargée de conseiller le Gouvernement, d'assurer la continuité des services publics mais aussi d'appliquer les actes émanant du pouvoir exécutif tout en conservant en principe son indépendance et sa neutralité.
Or, la Vème République instaure de nouveaux rapports entre Administration et politique, notamment en favorisant la circulation des élites d'un pôle à l'autre, ce qui implique de nouvelles interactions entre les deux sphères alors que la IIIème et IVème République consacraient le principe de la séparation entre administration et politique.
[...] Dans ces conditions, une spécialisation nette ou des compétences purement techniques constitueraient un handicap de carrière car elles feraient obstacle à la mobilité intersectorielle et l'interchangeabilité des fonctions. » - L'ENA en particulier participe au processus d'homogénéisation des élites sous la Vème République. Dès sa création en 1944 par Michel Debré, l'ENA joue un rôle fondamental dans la formation des élites politico-administratives. Selon H. Mendras, E. Suleiman, « l'ENA peut être considérée comme l'école de l'élite par excellence puisqu'elle est la seule à attirer des diplômés de toutes les autres grandes écoles publiques et privées. [...]
[...] L'accélération de ce phénomène sous la Vème République peut être expliquée par la bipolarisation de la vie politique dès 1958 et de la présidentialisation du système politique. Ceci a pour conséquence « de contraindre ceux qui aspirent à des fonctions élevées à choisir un camp » Pour Jacques Chevallier, « l'alternance administrative n'est pas autre chose que l'une des facettes de l'alternance politique. » Or, la politisation croissante de l'Administration provoque une perte de son autonomie et de sa neutralité. [...]
[...] Exposé : « Administration et politique sous la Vème République » : « Administration et politique Deux figures distinctes se dessinent les relations possibles de ce couple. Ou bien il vit séparé, et il semble à première vue respecter la norme. Il n'engendre pas le besoin d'en parler, car l'on admet généralement que l'administration doit se tenir à l'écart de la politique. Ou bien il vit associé et, sous quelque forme qu'il cohabite, sa liaison soulève aussitôt la polémique. D'où la tentation de l'analyser » C'est en ces termes que F. [...]
[...] de Baecque & J.-L Quermonne « une excellente préparation à une fonction politique au niveau national. » En créant ainsi un réseau de relations privilégiés avec l'Administration et le pouvoir politique dont la plupart des membres en sont issus, l'ENA participe de fait à l'interchangeabilité et l'interpénétration du personnel politique et administratif en instaurant selon Pierre Birnbaum « un espace clos » au sein de l'appareil d'État comprenant les spécificité d'un « espace dirigeant technocratique ». L'ENA se présente donc comme l'une des voies privilégiées vers une future carrière politique car elle forme un personnel technocratique disposant de compétences variées, appelé à occuper un large volant de postes au sein de l'État. [...]
[...] » Cependant, l'interpénétration des personnels politique et administratif sous la Vème République pose avec acuité le problème de l'indépendance du fonctionnement de l'Administration face au pouvoir politique, mais aussi la question des risques encourus par les principes démocratiques dans un contexte où la répartition des pouvoirs et des compétences devient plus opaque du fait de la circulation des élites dirigeantes. Bibliographie : Administration et Politique sous la Cinquième République, F. de Baecque & J.-L Quermonne, Presses de Sciences Po Sociologie des élites, Jacques Coenen-Huther, Armand Colin Le recrutement des élites politiques en Europe, H. Mendras, E. [...]
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