L'adieu au gladiateur ? La mondialisation et le renouveau des relations internationales - Bertrand Badie (2005) - La théorie hobbesienne

Thèmes abordés

Théorie hobbesienne, l'adieu au gladiateur, mondialisation, renouveau des relations internationales, Bertrand Badie, concepts sociologiques de Durkeim, scène internationale, acteurs sociaux, État, ordre international, communication mondiale

Résumé du document

Dans cet article, Bertrand Badie tend à montrer le rôle de la mondialisation dans l'évolution des relations internationales. Il s'intéresse principalement à la théorie hobbesienne de l'État (le Léviathan) comme seul acteur sur la scène internationale, montrant que celle-ci n'est plus d'actualité. Dans un premier temps, il est montré que la mondialisation, si on la définit comme l'ouverture des échanges sous toutes ses formes (économiques, culturelles ou religieux) n'est pas un phénomène récent de l'histoire.

Extraits

[...] Par ailleurs, l'insécurité provient de moins en moins des violences politiques (dont l'État tend à perdre le monopole), mais des violences sociales comme le montre le rapport sur la sécurité humaine de la PNUD en 1994. L'effectivité de la sécurité ne tient plus seulement du politique, mais aussi de la sécurité économique, culturelle, alimentaire, environnementale bref, des enjeux sociaux. Désormais, la « paix mondialisée » ne suppose plus seulement l'équilibre des puissances, mais une régulation sociale multiforme, associant étroitement acteurs publics et acteurs privés. De ce point de vue, le monopole de la violence légitime n'est plus un instrument pertinent de l'État, renversant indéniablement la nature de l'État hobbesien. [...]

[...] En cela, la mondialisation résulte bien de l'histoire, mais constitue un véritable ordre international, un système impérial dont ceux qui ont les ressources pour en maîtriser les rouages tirent une hégémonie incontestable. Mais ce que montre Badie, c'est que cette domination est certes, ostentatoire, car la logique est connue de tous : La mondialisation inclut pour mieux contrôler, mais exclut pour mieux dominer. Mais elle est aussi illusoire, car les rapports de force peuvent s'inverser instantanément tant la mondialisation place tous les acteurs (individuels ou étatiques, extrainstitutionnels ou non, économiques ou politiques) au même plan. [...]

[...] Les enjeux de la mondialisation Enfin, Badie montre comment la mondialisation a modifié les relations internationales. L'ordre international a été bousculé sur quatre plans : celui des acteurs et de leur identité ; celui du principe qui le structure ; celui des règles du jeu lui-même ; celui des solutions et des réponses aux crises. Parce qu'elle prend en compte une multitude d'acteurs, la mondialisation a renversé le postulat de l'État souverain de Hobbes, un Léviathan qui a lui seul les ressources pour jouer sur la scène internationale. [...]

[...] La mondialisation et le renouveau des relations internationales - Bertrand Badie (2005) - La théorie hobbesienne Dans cet article, Bertrand Badie tend à montrer le rôle de la mondialisation dans l'évolution des relations internationales. Il s'intéresse principalement à la théorie hobbesienne de l'État (le Léviathan) comme seul acteur sur la scène internationale, montrant que celle-ci n'est plus d'actualité. Dans un premier temps, il est montré que la mondialisation, si on la définit comme l'ouverture des échanges sous toutes ses formes (économiques, culturelles ou religieux) n'est pas un phénomène récent de l'histoire. [...]

[...] C'est par cet argument que l'auteur montre que la mondialisation, parce qu'elle est le fait de l'histoire, « n'appartient à personne ». En effet, ce sont les acteurs eux-mêmes qui s'en sont saisis, par contrainte et par profit renversant ainsi la vision selon laquelle la mondialisation serait d'origine économique. I. Identification périlleuse Ensuite, c'est un travail de définition et d'identification auquel s'attarde l'auteur, à travers l'étude des symptômes qui distingue la mondialisation. Le premier est « l'interdépendance » du système, qui relève l'intensité selon laquelle la conduite des uns affecte celle des autres. [...]