Dimitri Medvedev, Vladimir Poutine, réforme, Russie, libéralisme, politique
La présidence de Vladimir Poutine s'est exercée de 2000 à 2008. Lors de sa prise de fonction, il hérite d'un pays soumis à une libéralisation sauvage depuis une décennie, faisant suite à l'effondrement de l'URSS et du communisme. Les élites russes ont progressivement compris que l'instauration de ce nouveau système économique avait des avantages concrets pour eux, puisqu'ils permettraient de les enrichir grâce à des manoeuvres de corruption poussées. Ainsi les oligarques firent peu à peu leur apparition, engrangeant des milliards en quelques années, grâce à des entreprises dont les secteurs sont vitaux pour l'État.
[...] On assiste à un double processus en 2010-2011. D'un coté, le pouvoir redevient assez euphorique à cause des prix du pétrole qui remontent ; on essaie de revenir aux années Poutine pré-crise. Des dépenses de prestige sont engagées comme celles des jeux olympiques de 2014, dont les bénéficiaires sont les proches de Poutine. Le régime retrouve son optimisme. En revanche, dans la société, on a un processus à l'œuvre qui est différent. La société d'avant-crise partageait l'optimisme du gouvernement, mais à partir du moment où la crise éclate et s'intensifie, il n'en est plus question. [...]
[...] En milliards de roubles sont ainsi investis. Modernisation : une définition ambiguë Il faut noter qu'il a toujours existé une ambiguïté en Russie sur ce qu'est la modernisation, qui est avant tout perçue comme un nouveau moyen de renforcer la puissance russe. L'idée est que la Russie doit passer à un nouveau stade de civilisation. Le concept de modernisation convient de plus au pouvoir, puisqu'elle contient l'idée sous-jacente qu'elle ne peut être organisée que d'en haut. Autour de Medvedev se rassemblent des intellectuels et des experts voulant aller plus loin, notamment l'INSOR, qui les réunit. [...]
[...] C'était déjà le même principe sous l'époque soviétique. Un libéralisme à la russe Par ailleurs, certaines mesures prises ne vont pas dans le sens du libéralisme. Les siloviki arrivent à faire adopter les mesures qu'ils jugent nécessaires. Ainsi un formidable effort de réarmement après la guerre russo-géorgienne en septembre 2008 est entrepris. Ils visent à l'amélioration de capacité de développement des troupes, etc. Celles-ci devaient passer à une armée de métier, mais au printemps 2010 elle en revient à une armée de conscription. [...]
[...] Une politique étrangère dynamique peut par ailleurs être menée suite aux confortables revenus que rapporte l'exportation des matières premières, prodiguant à la Russie une plus large marge de manœuvre. Dans ce contexte, Poutine cherche à trouver un successeur à son image, capable de continuer sa politique et de maintenir les rênes de son pouvoir jusqu'à ce qu'il puisse le retrouver. Ne pouvant en effet se représenter à la présidence après deux mandats consécutifs, il choisit un personnage pour assurer l'intérim, proche de lui et en lequel il a confiance. [...]
[...] Par exemple, Medvedev confirme la fin des élections des gouverneurs par le peuple, mais bien leur nomination directe par le président, ce qui avait été institué par Poutine en 2004. La décisions de faire passer la présidence de quatre à six ans est également une mesure favorable à Poutine. Malgré une politique plus libérale et une volonté de moderniser le pays, peu d'avancées concluantes peuvent être comptabilisées. En 2012, c'est bien Vladimir Poutine qui se présente comme candidat du parti Russie Unie, à le présidence du pays. La même année, Dimitri Medvedev devient de nouveau le chef du gouvernement, mais également président de la formation politique Russie Unie. [...]
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