Peu de régions suscitent ces dernières années autant d'agitation, d'espoirs (fondés ou non) et de convoitises, que l'Asie centrale. La quasi-totalité des capitales influentes y exercent depuis l'implosion de l'URSS et l'indépendance de ces républiques musulmanes, un activisme bruyant : les Etats-Unis, L'Iran, le Pakistan, La Chine, L'Arabie Saoudite et bien d'autres acteurs y déploient une présence particulièrement remarquée. Un "nouveau grand jeu" serait-il en train de se mettre en place dans la région ?
Depuis sa création comme Etat en 1747, l'Afghanistan, enjeu et objet de convoitise des puissances extérieures, a toujours été considéré comme une « zone tampon » entre les empires et un carrefour stratégique pour les acteurs régionaux sans cesse renouvelés.
La situation entre l'Afghanistan, ses voisins et la communauté internationale relève plusieurs enjeux. Il s'agit d'enjeux politico-économiques et stratégiques attisés par des rivalités ethniques et religieuses. L'histoire a bien évidement elle aussi son rôle. Le mouvement Taliban est renforce des 1994 lorsque le Mollah Omar et ses troupes prennent la ville de Kandahar, puis Kaboul en 1996. Une expansion aussi rapide ne peut s'expliquer que par les soutiens directs ou indirects d'acteurs régionaux précis ; C'est donc leurs intérêts (politiques, religieux, stratégiques, économiques…) et leurs stratégies que nous allons évoquer dans cet exposé.
[...] La politique Pakistanaise s'oppose donc fondamentalement a un Afghanistan stable et fort. Entre l'optimisme des diplomates qui pensent que l'émergence d'une Asie centrale dépendant du Pakistan pour l'accès a la mer vaut bien le risque d'aider a reconstruire un état Afghan et le conservatisme des militaires convaincus qu'ils ont atteint une partie de leurs buts de guerre (fin de l'alliance de revers sovieto-indienne, contrôle de la zone tribale par l'intermédiaire des petits chefs moudjahidines, instabilité de tout pouvoir a Kaboul), le choix est fort. [...]
[...] Au pays de l'opium, les talibans ont cultivé le paradoxe. Sous leur férule, la production a battu tous les records en 1999, puis leur régime a éradiqué presque tous les champs de pavot, sur ordre de leur chef suprême, le mollah Omar, en juillet 2000. Seul de la production mondiale provient désormais de l'Afghanistan. La drogue ne serait donc plus ni le nerf du terrorisme comme le souligne Alain Labrousse, chargé de mission à l'Observatoire français des drogues et de la toxicomanie, ni le nerf de la guerre. B. [...]
[...] Cela forcera l'Iran à entrer en guerre contre les talibans. Acteurs non-étatiques Apres la retraite des soviétiques, Washington et dans une moindre mesure Ryad vont considérer que les causes afghane et pakistanaise avaient beaucoup perdu de leur importance stratégique, surtout après la déconfiture soviétique, l'affaiblissement de l'Irak et la mort de Khomeyni. C'est dans ce contexte du lâchage du Jihad, que l'ensemble des jihadistes arabes qui restaient basés sur place basculèrent dans le même sens que les partis islamistes locaux, s'émancipant de la tutelle du pouvoir Saoudien et se dressant contre du même geste. [...]
[...] Les ressources nécessaires à l'essor économique de la Chine et au renforcement de sa position stratégique en Asie de l'Est permettent à la puissance chinoise de contrôler le transit de ces hydrocarbures vers le marché japonais. Ainsi, l'Asie Centrale confortée par la montée en puissance économico- stratégique de la Chine devient incontournable dans le paysage industriel chinois. Parallèlement, la Chine est préoccupée par sa nouvelle frontière au Xinjiang, région séparatiste agitée par les turbulences terroristes, et renforcée par l'instabilité de l'Afghanistan après 2002. [...]
[...] Outre la Russie, l'Inde, se voyant menacée dans l'affaire afghane par le Pakistan, collabore avec les russes pour renforcer la coalition anti- Talibans. - Le jeu chinois : en réponse à ses besoins croissants en hydrocarbures la Chine doit diversifier ses sources d'approvisionnements (en 2030 sa consommation pétrolière équivaudra à la production de l'OPEP). Un accord bilatéral sino-kazakh (1997) permet la construction d'un oléoduc de km devant fournir à la Chine 20 millions de tonnes de brut par an, mais en attendant la mise en service un accord de troc a été établi entre l'Iran et le Kazakhstan permettant de fournir la Chine en pétrole iranien. [...]
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