"C'est sous le signe des partis que le pays s'est donné une Constitution, et c'est aussi sous le signe des partis que cette Constitution semble devoir être appliquée dans la pratique". C'est ainsi qu'André Siegfried parle de la Constitution française de 1946 dans sa préface à L'Année politique de 1946.
Alors qu'aujourd'hui le présidentialisme est souvent critiqué en France, et on évoque même un possible retour vers plus de parlementarisme, ce régime parlementaire est cependant souvent associé dans l'imaginaire collectif à l'échec des IIIème et IVème Républiques. Il est important de comprendre les causes de cet échec, afin de savoir si un régime parlementaire serait aujourd'hui effectivement plus efficace (...)
[...] La défaite traumatisante de Dien-Bien-Phu en 1954 contraint la France à accorder l'indépendance, signée par P. Mendès France. De plus, la répression avant 1954 s'avère inefficace dans les protectorats d'Afrique du Nord qui réclament plus de liberté. Mais surtout, la IVème République se trouve confrontée au cancer algérien Face à cette crise majeure, l'impuissance du régime éclate. La guerre d'Algérie divise toutes les tendances politiques ainsi que l'opinion publique entre les partisans d'une solution négociée et les partisans de la répression. [...]
[...] Nous avons donc vu que l'instabilité gouvernementale de la IVème République était due à la suprématie de l'Assemblée nationale et donc au gouvernement selon le système des partis. Cependant, l'inefficacité du régime s'explique aussi par dans facteurs exogènes aux institutions et aux partis (la crise algérienne lui sera fatale). Elle est de plus relative car la IVème République connaît de grandes réussites dans d'autres domaines. Il faudrait maintenant se demander si l'inefficacité qu'ont connue les régimes parlementaires en France est chronique, ou s'il est possible d'évoluer aujourd'hui vers plus de parlementarisme, sans que le régime soit en crise. [...]
[...] A droite, les gaullistes réclament un exécutif plus fort. Le poujadisme enfin apparaît comme une menace pour le régime républicain, reprenant des thèses d'extrême-droite, très critique à l'égard du régime et dont le slogan était Sortez les sortants. Cette incapacité à faire des alliances solides rend impossible la stabilité des gouvernements : aucun gouvernement ne parvient à durer car il ne satisfait jamais durablement tous les partis et il est rapidement renversé : la IVème République ne connaît pas moins de 22 gouvernements en 12 ans d'existence. [...]
[...] Un parti politique est une organisation durable, dont la durée de vie est supérieure à celle de ses dirigeants, visant à s'emparer du pouvoir et à l'exercer et recherchant un soutien populaire par le biais de l'élection. Un régime parlementaire est un régime politique où le pouvoir exécutif est responsable devant le pouvoir législatif. L'efficacité d'un régime repose sur sa stabilité, sur sa légitimité et sur sa capacité à gérer les crises et à mener des politiques qui apportent des réussites. La Constitution de la IVème République instaure la suprématie de l'Assemblée nationale, qui fonctionne selon le système des partis, ce qui est une des causes de son instabilité gouvernementale chronique. [...]
[...] En 1956, l'Assemblée vote la loi sur les pouvoirs spéciaux qui confère à l'armée les pouvoirs de police. La crise s'amplifie, d'autant plus que les accusations de recours à la torture de multiplient et que le contingent est envoyé en Algérie. De plus, la France connaît un gouffre économique elle est contrainte de demander au FMI une avance de 300 millions de dollars. En août 1957, F. Gaillard doit procéder à son opération 20% qui constitue en fait une dévaluation déguisée du franc. Les gouvernements qui succèdent à G. [...]
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