Le mouvement Solidarité a tenu pendant un an et quatre mois et a réuni jusqu'à 10 millions de personnes, les grèves ouvrières à Gdansk et Szczecin en août 1980 sont retentissantes et sans précédents : la société polonaise entre en dissidence. La naissance de ce mouvement est l'aboutissement d'un long processus de maturation et d'expériences plus malheureuses, notamment les fortes répressions des révoltes ouvrières de 1970 à Gdansk, Gdynia et Szczecin qui ont traumatisé la société et installé un climat de peur chez la population.
[...] Le parti se fragilise et le pouvoir se replie autour du général Jaruzelski qui concentre le pouvoir en juillet 1981. En fait, il n'y avait pas de point équilibre. A partir du moment où la direction communiste refusait tout arrangement, la dynamique dans chaque camp rendait l'affrontement quasi inévitable. Le 13 décembre 1981 : le général Jaruzelski proclame la loi martiale. Les responsables de Solidarité et de l'opposition démocratique, environ militants sont arrêtés, placés en détention dans 48 camps d'internement. [...]
[...] En ce sens, nous devons risquer une entrée des chars soviétiques. Mais puisque nous ne le voulons pas [ nous n'avons pas le droit de transgresser la limite qu'est le renversement du pouvoir communiste central. Jacek Kuron, dans Robotnik, le 23 novembre 1980 Le double jeu des autorités Mais le cours des choses va contredire la conviction profonde des chefs de file du mouvement. Cette stratégie va se révéler défaillante du fait de la stratégie du pouvoir qui, s'il était pris de court par l'ampleur du mouvement au départ, va mener notamment le général Jaruzelski - un double jeu qui va conduire à l'affrontement. [...]
[...] Ensuite les hausses de prix décrété par le gouvernement polonais pour le 1er juillet 1980. Immédiatement, des grèves spontanées commencent un peu partout dans le pays. Notamment à Gdynia et Gdansk où Lech Walesa, ouvrier électricien licencié quelques mois plus tôt pour ses activités syndicales indépendantes, prend la tête du mouvement. Se constitue alors le MKS, le comité interentreprises de grève plus connu sous le nom de Solidarité, titre de son bulletin d'information. Il adopte 21 propositions à commencer par le droit de fonder un syndicat indépendant du parti et de l'Etat, le droit de grève et la libération des prisonniers politiques. [...]
[...] [ ] S'arrêter maintenant serait se condamner à la catastrophe, puisque le système central de direction a déjà été détruit et que rien de nouveau n'a encore été créé à sa place. Nous avons donc d'un côté [ ] l'autonomie et l'autogestion dans différents domaines de la vie. De l'autre, la nécessité de conserver ce que l'on appelle le rôle dirigeant du parti, à savoir sa domination sur l'administration centrale, la police et l'armée. Il faut concilier ces deux tendances. Nous devons le faire. [...]
[...] En tout, plus de 2000 journaux circulent fois plus de livres et brochures en édition clandestine. Impressionnante publication soutenue par une aide occidentale, entre autres par la fourniture de papier et de matériel d'imprimerie. D'importantes concessions sont obtenues du pouvoir par exemple la libération de prisonniers politiques et l'octroi d'avantages sociaux. Ces concessions sont aussi le fait de la détente initié par Gierek, au pouvoir, qui souhaite construire une nouvelle Pologne en s'orientant vers ses partenaires occidentaux, notamment la France, mais au prix d'un endettement considérable. [...]
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