« Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! » déclarent Marx et Engels dans leur Manifeste du Parti Communiste, publié en 1848. Cette exhortation n'est pas restée lettre morte : tout au long de son histoire le socialisme oppose une solidarité de la classe ouvrière à une solidarité de nation. L'Internationale ouvrière, également nommée IIème Internationale, est la seconde tentative d'unir les forces vives socialistes par delà les divergences d'identité et d'idéologie. Elle nait au Congrès de Paris qui commémore la prise de la Bastille du 14 au 21 juillet 1889 et rassemble en son sein les socialistes de plus de vingt pays différents partout dans le monde. Cette seconde tentative doit réussir là où la première a échoué : permettre l'avancée politique du socialisme, sa diffusion et la concrétisation du combat contre le capitalisme. Les tensions internes qui ont entraîné la dissolution de la première internationale en 1876 doivent être surmontées. En effet, une union internationale est nécessaire au socialisme pour s'affirmer. L'analyse du contexte de la naissance de la IIème Internationale et des modalités de celle-ci est indispensable pour comprendre les succès du socialisme mais aussi les limites du modèle internationaliste. Cette analyse répond à la question :
Pourquoi la IIème internationale était-elle à la fois indispensable et compromise dès sa naissance ?
L'expansion conjuguée des mouvements ouvriers, du syndicalisme et du socialisme (I) favorise le développement d'une collaboration internationale entre les mouvements socialistes nationaux (II) mais pourtant, sa mise en place porte en elle les germes de ses faiblesses futures : fragilité et fractionnement (III).
[...] I : un environnement propice à l'internationalisation du mouvement A. L'industrialisation permet l'expansion ouvrière La fin du XIXe siècle coïncide avec la généralisation en Europe de l'industrialisation. À des degrés et des niveaux divers, l'ensemble de l'Europe a désormais pénétré l'ère industrielle. Les progrès de l'industrialisation permettent alors une expansion géographique ouvrière indéniable. La classe ouvrière toujours plus étendue occupe désormais une place prééminente dans les sociétés. Le nombre d'ouvriers augmente donc dans des proportions considérables : en Allemagne, il augmente de 40% entre 1882 et 1895 et représente désormais près de 20% de la population. [...]
[...] Ainsi, limiter délibérément le rôle de l'Internationale doit apaiser les luttes d'influence en son sein. En effet, la première Internationale avait été rongée de l'intérieur par les luttes d'influence entre les modèles socialistes. Dans le cas d'une Internationale privée de structure fixe, la discordance entre les écoles socialistes passerait peut-être inaperçue. Son rôle est donc restreint aux relations internationales et à l'organisation de congrès tous les trois ans. Pourtant, dès le congrès de Paris, le marxisme orthodoxe s'impose et le SPD se revendique être le modèle à suivre pour l'implantation du socialisme. [...]
[...] En effet, le SPD a su se transformer en une efficace machine électorale. Ses victoires électorales le soulignent : en 1898, il y a 26 députés socialistes au Reichstag. De plus, le socialisme propose un nationalisme ouvert porteur d'un discours universaliste et l'internationalisation doit soutenir la conscience ouvrière au-delà des frontières dans une logique politique et non plus seulement idéologique. La IIe Internationale doit être un repère pour le mouvement ouvrier qu'elle soutient à travers une politique de collaboration plutôt que de supervision. [...]
[...] 1889 : la naissance de la IIème Internationale Introduction Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! déclarent Marx et Engels dans leur Manifeste du Parti Communiste, publié en 1848. Cette exhortation n'est pas restée lettre morte : tout au long de son histoire, le socialisme oppose une solidarité de la classe ouvrière à une solidarité de nation. L'Internationale ouvrière, également nommée IIe Internationale, est la seconde tentative d'unir les forces vives socialistes par delà les divergences d'identité et d'idéologie. Elle nait au Congrès de Paris qui commémore la prise de la Bastille du 14 au 21 juillet 1889 et rassemble en son sein les socialistes de plus de vingt pays différents partout dans le monde. [...]
[...] Il y a en Allemagne près de ouvriers membres d'un syndicat. Cette croissance permet les résultats : en 1889 a lieu la grève des dockers anglais menée par Tom MANN et John BURNS. La victoire est éclatante, le mouvement réunit livres dans une souscription publique. De plus, les syndicats changent également d'échelle : alors que le syndicat ne concernait qu'un seul corps de métier, il se généralise et regroupe autour de lui diverses professions de base industrielle. L'identification à la profession est remplacée par la conscientisation de la classe. [...]
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