Nous vivons aujourd'hui dans une situation intellectuelle dans laquelle s'est inventée une certaine division du travail, qui a modifié considérablement notre rapport au monde, et qui fait que certaines questions et réflexions sont délaissées, questions qui nous concernent toujours dans la quotidienneté. Par exemple, on peut avoir l'impression que dans la plus proche contemporanité, on fait de la politique et on fait du droit plus que l'on ne pense la politique et le droit, bien que nous aurions beaucoup à tirer des analyses conceptuelles de ces deux domaines. Aussi, il semblerait que notre réflexion politique et juridique résulte de l'application de la division du travail à ce que l'on appelle désormais la philosophie du droit (...)
[...] Emerge alors la vie politique légitime, et non plus seulement l'état moderne des régimes libéraux. En effet, le contemporain philosophique, héritant du rationalisme du XVIII siècle, pense, notamment dans le droit constitutionnel, que le régime le plus évident et adapté, et celui qui est susceptible d'exprimer la vérité d'un point du vue du droit. C'est la raison pour laquelle, ces philosophes vont démonter les nouvelles théories du droit. Mais pour autant, cette philosophie contemporaine n'est pas un simple prolongement des idées des lumières. [...]
[...] Les grands penseurs politiques comme Machiavel, Hobbes, Toqueville et j'en passe, ne sont pas nécessairement les mêmes que les grands philosophes. Et il convient de remarquer que ces penseurs politiques ne se contentent pas de donner, à travers leur réflexion sur la politique, des considérations générales sur la justice ; ils ont un discours très inscrit dans l'histoire du temps, et donc impliqué par des détails, ne se limitant pas à des considérations générales[1]. Alors pourquoi aujourd'hui se restreindre à séparer les réflexions théoriques, comme la recherche du meilleur gouvernement politique, des réflexions pratiques, comme l'établissement des lois ? [...]
[...] Le texte le plus important de ce point de vue n'est pas la République, mais le Politique, c'est-à-dire ce dialogue qui tente de définir l'homme politique idéal, celui qui devrait exercer le droit politique. Pour Platon, cet homme politique idéal est nécessairement la figure royale. Sa thèse : S'il existait dans une cité un véritable politique, c'est-à-dire un individu capable à la fois de connaître les principes de la justice et de les appliquer avec jugement dans les circonstances les plus diverses de la cité, cette homme devrait avoir la plénitude de la politique. Cette conception conduit Platon a discuter de la question de l'imperfection essentielle de la loi. [...]
[...] La pensée antique est déjà une réflexion très élaborée sur l'imperfection des pouvoirs politiques, sur le rôle de la loi, qui aboutissent sur une réflexion de distinction entre morale et le droit La naissance de l'état moderne ou l'affirmation de l'idée des droits subjectifs. ? La naissance de l'état moderne coïncide avec l'affirmation de droits subjectifs et individuels. Le monde de la philosophie politique moderne est autant hétérogène que celle des anciens. Certains défendent l'absolutisme, d'autre se prononcent en faveur de la démocratie, plusieurs se penchent sur le politisme Peut-on trouver néanmoins une certaine unité dans cette pléthore de thèses politiques ? [...]
[...] Oui, dans ce sens que la fonction de la loi chez Hobbes est très différente de l'idée que s'en faisaient les anciens. Dans la fonction classique, la fonction de la loi était de conduire les hommes au bonheur, conduite qui passait par l'exercice de la vertu : les hommes ne sont véritablement heureux que s'ils sont véritablement vertueux. D'ailleurs, Platon montre que si les hommes étaient tous sages et raisonnables, la cité n'aurait pas besoin de politique. Mais comme ce n'est pas le cas, que nombreux se laissent tenter par le vice et l'hybris, il faut instaurer un substitut, la loi. [...]
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