Ce texte est un extrait du discours de Bayeux prononcé par Charles de Gaulle le 16 juin 1946.
De Gaulle, l'homme de l'appel du 18 juin 1940 qui a organisé la résistance jusqu'à la libération de la France, a démissionné de son poste de chef du GPRF (Gouvernement Provisoire de la République française) le 20 janvier 1946. En effet, de 1944 à 1946 le GPRF, gouvernement d'union nationale formé par De Gaulle le 3 juin 1944, annule les lois de Vichy. Les Français répondent non à 96 % au retour de la IIIe République lors du référendum du 21 octobre 1945. Des élections ont alors lieu afin d'élire une nouvelle assemblée constituante. Le projet de constitution mis en place par cette nouvelle assemblée (composée à 26 % du PCF, à 24 % du MRP et à 23 % de la SFIO) prévoit une assemblée unique avec de larges pouvoirs. Cela entraîne la démission de De Gaulle le 20 janvier 1946 qui est en désaccord total avec ce projet. Le projet est alors soumis au référendum et refusé à 53 %, ce qui entraîne de nouvelles élections le 2 juin 1946.
[...] Le discours entraîna une violente réaction des partis de gauche. Tout d'abord, le secrétaire général du PCF Maurice Thorez dénonça le général factieux Ensuite Léon Blum déclara qu'entre le général de Gaulle et la démocratie il existe une incompatibilité d'humeur . Sur le principe, qui est tout bonnement le principe républicain, il n'y a pas de concession ni de conciliation possible. L'assemblée directement élue au suffrage universel doit avoir le dernier mot. Ainsi, Blum pense que le projet de De Gaulle n'est pas démocratique et il privilégie un régime parlementaire. [...]
[...] Dans la conception de De Gaulle, le chef de l'État décide et le gouvernement exécute (c'est ce qu'il mettra en place une fois président de la République avec Pompidou). Il a un rôle d'arbitre au-dessus des partis politiques, pour cela il prend les décisions soit en conseil des ministres soit en période de crise en organisant de nouvelles élections afin que le peuple s'exprime : on trouve ici une allusion indirecte à la dissolution de l'Assemblée nationale, qui sera présente dans la constitution de 1958. En cas de menace sur le pays, le chef de l'État doit aussi garantir l'indépendance nationale et les traités conclus par la France. [...]
[...] Le gouvernement ne doit pas être nommé par le Parlement : cela compromettrait l'équilibre des pouvoirs et leur séparation, de plus cela rendrait les membres du gouvernement dépendants des partis alors qu'ils sont responsables devant la nation entière, en conclusion cela compromettrait l'unité du gouvernement nécessaire pour gouverner. VII) Le chef de l'État, chef du pouvoir exécutif placé au-dessus des partis, décide de la politique nationale. Le chef du pouvoir exécutif est le chef de l'État, placé au-dessus des partis. [...]
[...] Cependant, le référendum n'est pas évoqué, alors qu'il sera très important durant ses mandats présidentiels entre 1958 et 1969, c'est même suite au non au référendum de 1969 qu'il quittera ses fonctions de président. Le discours de Bayeux a toujours un retentissement important dans notre société contemporaine. Notamment, la célébration du centenaire de la naissance de De Gaulle en 1990 a vu l'instauration d'un colloque à Bayeux nommé le discours de Bayeux, hier et aujourd'hui colloque destiné à analyser le discours de manière historique et institutionnelle. [...]
[...] II) Les nouvelles institutions doivent se tenir en dehors de la rivalité des partis. Les instabilités de l'histoire française (les guerres, l'envahissement des territoires, la succession des régimes politiques) ont entraîné une tradition de division et de querelle. La guerre a accentué cela. La France est placée entre deux puissances qui sont chacune guidées par 2 idéologies : les États-Unis sont guidés par le capitalisme, et l'URSS par le communisme). Cette opposition se retrouve dans les luttes présentes en politique française. [...]
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