L'État Providence a toujours progressé par bonds, notamment à l'occasion de crises qui ont permis de nombreuses avancées. Pourquoi et en quoi parle-t-on de plus en plus depuis les années 70 d'un ébranlement aussi radical alors que le point de départ semble consister dans un simple désajustement des dépenses publiques ? Cet ébranlement est-il synonyme de la fin de l'État providence ?
[...] (Bonheur = satisfaction de besoins). Concept confus et vague - Notion de besoin est la manifestation d'une différence et le désir de la réduire ; il oscille entre le concept de survie (satisfaction de besoins physiologiques élémentaires) et le concept d'abondance (suppression des besoins). - L'Etat providence correspondrait à la garantie d'une suppression minimale des besoins; mais qu'est-ce que ce minimum ? A partir du moment où on dépasse la notion de survie, il n' y a plus de norme objective pour fixer un minimum de niveau de vie. [...]
[...] Dès 1960 puis avec l'élection de Ronald Reagan en 1980 aux Etats-Unis, des mesures drastiques sont mises en place pour freiner et diminuer le Welfare State au profit d'un retour à l'Etat minimal. Dans ces deux pays l'Etat providence a quasiment disparu. - Ce mouvement gagne (sans la même rigueur) bientôt la France dans les années 90 où le déficit de la sécu et le problème des retraites obligent les gouvernements à prendre certaines mesures ; ainsi que la Suède où le modèle social-démocrate a fini par s'user et le montant des dépenses publiques justifie des coupes dans les dépenses sociales. [...]
[...] La situation de l'individu ne peut être appréhendée indépendamment de sa localisation dans l'espace social. Il convient d'associer tous les acteurs sociaux à la mise en œuvre des actions publiques, à tous les niveaux (national et local) et pour tous les services (sociaux, culturels, économique ) - Afin de permettre à la société civile de prendre en charge ces nouvelles fonctions, il est nécessaire d'accroître la visibilité sociale : débureaucratiser l'Etat, faire en sorte que les individus voient clairement le rapport entre les prélèvements obligatoires et leur utilisation collective ; réduire la durée du temps de travail, car moins les individus disposent de temps de travail, plus ils sont demandeurs d'Etat ; mais il faut aussi que ces nouvelles initiatives de solidarité sont productives d'un droit autonome par rapport à la loi d'essence étatique, ce qui favoriserait la production de la sociabilité enfin, ce que propose P. [...]
[...] - Or, cette interface fait à la fois perdre de l'autonomie aux individus, les isolent et les fait se retirer du social. - La solidarité imposée aux citoyens contribuables est subie sous forme de pression fiscale (au moyen de prélèvements obligatoires et de mécanismes abstraits) et non ressentie comme l'affaire de chacun. - Chacun estime avoir le droit de demander l'assistance de l'Etat et de récupérer la part qui lui revient. - Ainsi, le système encourage les égoïsmes particuliers, accentue la dislocation du tissu social et aboutit à la disparition de la société conçue comme un réseau de solidarités vivantes au profit d'un Etat hypertrophié, bureaucratisé et inefficace que chacun subit, dénonce et vole autant que possible B. [...]
[...] Réduire la demande d'Etat et favoriser la société solidaire Pour P. Rosanvallon, le dépassement de l'Etat comme forme unique d'expression et de réalisation de la solidarité collective est nécessaire. Il faut alléger le poids de l'Etat. Cette réduction de la demande d'Etat ne peut se faire par l'Etat lui-même, mais en transmettant les missions de solidarité à la société civile et en développant l'initiative locale. = dans le cadre du principe fondamental de subsidiarité qui signifie que l'intervention de l'Etat n'est légitime qu'en cas d'insuffisance ou de défaillance des plus petites entités. [...]
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