Un néologisme sans histoire étymologique (loin de « gouvernance » en vieux français, comme chez Nicole Oresme).
Idée née (corporate governance) dans la littérature sur le droit des sociétés commerciales aux EUA dans les 1970, pour prendre en compte non seulement les actionnaires dans le fonctionnement et les résultats de l'entreprise, mais aussi les « stakeholders », les « intéressés à l'intérieur (salariés) et à l'extérieur (les clients, etc.) (...)
[...] Mitterrand avait peut-être raison en affirmant que la France a eu besoin de la centralisation pour se faire, elle a besoin de la décentralisation pour ne pas se défaire mais si l'on va jusqu'au bout de cette logique : que resterait-il à l'Etat ? Sans doute le maintien de l'ordre à l'intérieur et au frontière. Clair mouvement, déjà entamé selon moi, de rétraction de l'Etat vers le veilleur de nuit, seul domaine dans lequel cette idéologie le confine et sur lequel elle l'estime légitime et ayant une prise 9 III. Les problèmes démocratiques de la gouvernance - L'efficacité plus que la légalité La gouvernance pose évidemment un certain nombre de problèmes du point de vue démocratique. [...]
[...] Le cas-type, c'est la Banque centrale européenne, despote bienveillant mais peu éclairé selon J.-P. Fitoussi. Sa mission est fixée une fois pour toute et elle n'a de compte à rendre à personne. Le politique (le Conseil) ne peut l'inciter à modifier ses orientations (par exemple, en jugeant que dans tel contexte sa politique monétaire est inadaptée 13 et contreproductive qu'il faut par exemple diminuer les taux d'intérêts que l'emploi passe avant l'inflation). Faut-il alors une légitimation par l'efficacité et l'expertise ? [...]
[...] Mais, si c'est une question de rapport de force, alors ce n'est plus la démocratie, mais uniquement car ceux qui se font entendre sont ceux qui ont les moyens (matériels, humains, intellectuels, etc.) de se faire entendre ! Sans nécessairement recourir à la thèse de la majorité silencieuse, on sait bien que ceux qui parlent le plus fort ou qui monopolisent la parole ont bien souvent dans les réunions le plus de chance de se faire entendre au détriment de ceux, plus discrets, plus taiseux, moins vulgaires, qui parlent doucement. C'est tout l'enjeu de la société civile : de qui parle-t-on ? Qui dit, au nom de qui, pour qui et quoi ? [...]
[...] Bien souvent, note-t-il, c'est une simple facilité de langage, pour dire gouvernement »/politique comme la loi de 2002 pour une nouvelle gouvernance du système de santé et d'assurance maladie ! C'est devenu un simple label dont le contenu conceptuel est de plus en plus vague et incertain dit-il. Calliope Spanou ajoute que le mot est comparable à des sables mouvants . Et C. Pollit pour sa part le définit comme un label qui masque plus qu'il ne révèle La seule chose sure est qu'il recouvre d'abord un projet de redéfinition du rôle de 3 l'Etat d'inspiration néolibérale (J. [...]
[...] Plus simplement, plus il fait de chiffres, plus il gagne 4 - Les grands principes : négociations, consommateurs et réceptivité, transparence Idée toutefois générale que les sociétés sont plurielles, que la vie politique est démagogique, que l'Etat n'est pas le seul acteur légitimé du politique dans la production de décisions : il faut donc un Etat pluriel et régulateur, obéissant à des normes rationnelles (celle de la rentabilité) Le Galès peut donc résumer la gouvernance comme un processus de coordination de l'action de groupes, d'intérêts, et d'institutions en vue d'atteindre des objectif qui ont été collectivement débattus et définis dans des milieux fragmentés Cinq traits alors, selon stoker, caractérisent la gouvernance : 1. les acteurs n'appartiennent pas tous à la sphère du gouvernement ; 2. [...]
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