Pour les partis politiques, les sondages sont un instrument de connaissance des électeurs, de leurs positions, de leurs attentes. Mais cela suppose qu'il y ait une fiabilité, une confiance des partis envers les sondages. Celle-ci s'est construite en 1965 (pronostic exact de l'IFOP sur le second tour de 1965). Mais lorsqu'ils se trompent, on a des moments préjudiciables pour les entreprises de sondages, qui sont remises en cause. C'est dans ce cas que les sondeurs disent que les sondages ne sont qu'une image, qu'une photographie…
Les partis sont également attirés par les sondages, car il y a une nouvelle sociologie des dirigeants de partis politiques. Les dirigeants contemporains ont une culture marquée par l'usage des chiffres, des tableaux (les énarques savent faire ceci). Les dirigeants politiques actuels sont mieux formés à l'économie, qui utilise beaucoup de statistiques. Enfin, il y a des concurrences entre partis et leaders politiques, qui font qu'ils vont essayer de mettre de leur côté tous les outils de la victoire, pour triompher.
Le sondage pèse sur le contenu, sur la mise en scène d'une décision. Autrement dit, les gouvernants agiraient sous l'effet des sondages, idée rejetée par eux-mêmes. En général, dans cette négation, ce qu'on rejette est la démocratie d'opinion, qui serait surdéterminée par les résultats des sondages d'opinion. Cette question de l'orientation des choix publics par les sondages doit être traitée par comparaison avec l'orientation des choix publics par les élections.
Tout ceci conduit à un débat sur la dérive de la démocratie, avec un poids des sondages supérieur au poids des partis politiques, au poids des élections. Il y aurait ici une situation problématique, dans la mesure où les échantillons sondés auraient plus d'importance que l'ensemble du vote des électeurs.
[...] Enfin, personnalisation du jeu politique, qui est très sensible dans les médias audiovisuels. Il y a des personnalités, et du coup, on est tenté de donner des explications psychologiques (untel a de l'ambition, l'autre a trahi, un autre est jaloux favorisées par le monde des médias, sans recul. Quand on mélange toutes ces contradictions (impossibilité de tout dire, pression de l'actualité, phychologisation la vie politique dont rendent compte les médias n'est plus civique, et plus souvent démobilisatrice que mobilisatrice. On peut se demander si à contempler les JT, on est bien face à une explication de la vie politique Pierre BOURDIEU parodiant W. [...]
[...] Le problème de l'intention de vote persiste. En quoi consiste-t- elle ? Limite de la loi de 1977 sur les sondages : elle est orientée sur l'idée que les sondages peuvent influer sur les électeurs, d'où la mise en place de l'interdiction de la publication de sondages pendant la semaine précédant les élections pour que les électeurs puissent être épargnés par les sondages. Mais plus on s'approche de l'élection, plus l'intention est précise et plus les enquêtes sont de qualité. [...]
[...] Toutefois, cette taille d'échantillon est un coût pour les instituts de sondage. Pour les réduire, on va utiliser la technique par quotas : on prend quelques critères (âge, sexe, profession, habitat), et on considère que sur ceux-ci, on a de quoi faire un échantillon. Notre personnalité se définit sur ces critères Le problème, c'est qu'ils répondent à des logiques qui ne sont plus mathématiques, mais sociologiques, et du coup, on ne peut plus calculer de marge d'erreur. On peut faire une supposition, mais en réalité, on n'en sait rien. [...]
[...] Mais en ajoutant les voix qui désignaient FABIUS vainqueur et les voix qui déclaraient que ni l'un ni l'autre n'avait gagné, on obtiendrait une large majorité Belle emprise des sondages sur la façon dont on envisage la situation politique. Les téléspectateurs sont les arbitres de la rencontre. Problème de leur neutralité. Rien ne prouve que les sondés n'ont pas d'a priori sur l'un ou l'autre candidat A l'époque, il y avait un plus large soutien à l'opposition menée par CHIRAC, ce qui expliquerait le sondage désignant CHIRAC gagnant. On voit comment il est difficile de demander aux téléspectateurs d'arbitrer. [...]
[...] Jacques SEGUELA, la Force tranquille (à propos de F. MITTERRAND). On fait savoir publiquement qu'on est dans une relation commerciale avec les communicants. Jacques SEGUELA : est passé de MITTERRAND à CHIRAC montre que la communication est un savoir-faire professionnel, pas un acte militant. La communication est devenue un domaine d'activité de plus en plus important. On dit qu'on est dans une société de communication, ce qui rend obligé le fait de participer à la communication. Il faut recourir aux communicants. [...]
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