Le régime politique italien a présenté pendant presque un demi-siècle l'image de la fixité : ni les institutions ni les forces politiques ne semblaient se modifier.
L'instabilité ministérielle, le faible renouvellement des élus, la complexité des comportements des milieux politiques et la lenteur du processus de décision paraissent des caractéristiques intangibles. L'absence d'alternance ajoutait à cette impression d'immobilisme.
Cependant, à partir des années 1990, de profonds bouleversements transforment les institutions politiques italiennes.
On peut tout d'abord se demander pour quelle raison et de quelle manière ces mutations ont eu lieu, puis voir ce que ces transformations ont apportées au fonctionnement du régime transalpin.
Constituent-elles une véritable rupture ou plutôt une conversion ratée ?
[...] Le Premier ministre (nouveau nom donné au chef du Gouvernement) aurait des pouvoirs très étendus tandis que la Chambre des députés compterait 530 députés et le Sénat 265 sénateurs Les sénateurs seraient par ailleurs élus au suffrage indirect. Cette réforme doit être confirmée par référendum lors du 1er semestre 2006. Son adoption signifierai la normalisation des institutions politiques italiennes, et constitueraient ainsi l'achèvement des réformes lancées dans les années 1990. Conclusion Après un demi-siècle d'immobilisme, les dysfonctionnements inhérents aux institutions italiennes ont débouché sur une grave crise politique. Attaqué par l'appareil judiciaire mais aussi par le mécontentement populaire, le régime politique italien est contraint à la mutation. [...]
[...] Les réformes mises en œuvre font croire à une bipolarisation de la vie politique, partagée entre la Droite de Silvio Berlusconi et la Gauche de Romano Prodi. Mais les deux leaders échouent tour à tour suite à la dislocation de leurs coalitions respectives. Le régime italien n'a donc pas encore vu émerger la fameuse IIe République, dont la naissance est depuis peu mise en danger par les changements électoraux récents. Bibliographie du document - Le régime politique italien, Bernard Gaudillère, Que sais-je ? [...]
[...] Cependant, à partir des années 1990, de profonds bouleversements transforment les institutions politiques italiennes. On peut tout d'abord se demander pour quelle raison et de quelle manière ces mutations ont eu lieu, puis voir ce que ces transformations ont apportées au fonctionnement du régime transalpin. Constituent-elles une véritable rupture ou plutôt une conversion ratée ? Des dysfonctionnements qui débouchent sur une mutation majoritaire 1. La crise politique d'un système bloqué Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le souvenir de deux décennies fascistes exclue tout projet de renforcement du pouvoir exécutif. [...]
[...] Il s'agit d'une des originalités du système politique italien, dont l'Article 75 de la Constitution permet le référendum abrogatif (abrogation totale ou partielle d'une loi) à l'initiative de 500.000 électeurs. Le référendum devient ainsi l'arme du changement politique. La réforme est venue d'un comité conduit par Mario Segni, dont la conviction est de donner aux citoyens une prise directe sur le pouvoir politique, et ce, grâce au scrutin majoritaire. Ce comité obtient de la Cour constitutionnelle l'organisation d'un référendum sur le mode de scrutin sénatorial. Ce référendum, qui a lieu le 18 avril 1993 a pour résultat la suppression de plusieurs ministères, et surtout le recours au scrutin majoritaire. [...]
[...] On assiste donc à un émiettement des forces politiques. Par ailleurs le gouvernement n'émane pas vraiment des élections, mais des combinaisons strictement parlementaires, et est donc constamment menacé. Il n'y a pas d'élection directe du président, qui n'a d'ailleurs qu'un rôle formel. Ni de droit de dissolution pour le chef du gouvernement. Celui-ci peut être renversé par l'une ou par l'autre des Chambres et est donc en état de dépendance permanente à l'égard des partis qui les dominent. En fait, d'après l'expression d'Olivier Duhamel, l'exécutif pèche par faiblesse, le législatif par fausse puissance Face aux dysfonctionnements du régime, une commission (appelée commission Bozzi) est créée en 1983 afin de réfléchir aux réformes institutionnelles souhaitables et possibles. [...]
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