Le terme « souveraineté » ne peut être dissocié des notions de « puissance », d'« Etat » et de « pouvoir ». Pendant longtemps, jusqu'à ce que les monarchies de l'Ancien Régime ne règnent plus en Europe, ce mot était forcément rattaché au souverain, au roi omnipotent, chef de l'Etat de l'Ancien Régime; et peu à peu, par le fait des nombreuses révolutions et par l'apparition de nouveaux régimes politiques (les Républiques démocratiques surtout), la notion de souveraineté de l'Etat est devenue le terme, cher à nos régimes démocratiques, « souveraineté de la Nation » ou « souveraineté de l'Etat-Nation ». La Nation est dans les esprits la représentation du peuple, ainsi, souveraineté populaire et souveraineté nationale se ressemblent, mais sont éloignées de par certaines caractéristiques.
[...] Plus récemment, les régimes totalitaires du XXe siècle représentent la souveraineté, telle qu'elle était comprise dans les monarchies d'Ancien Régime : tous les pouvoirs appartiennent à un seul homme, qui permet de commander et de contraindre sans être commandé ni contraint par qui que ce soit sur la Terre (Jean Bodin, les Six livres de la République). Les changements politiques des XVIIIe et XIXe siècles, une nouvelle définition de la souveraineté Avec la Révolution française et les philosophes des Lumières, l'idée de souveraineté de l'Etat va glisser vers l'idée d'une souveraineté de l'Etat-Nation, puis de la souveraineté du peuple. L'article 3 de la Déclaration des Droits de l'Homme & du Citoyen le dit explicitement : Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. [...]
[...] Ardemment défendue par Rousseau, la souveraineté du peuple donne à chaque individu une parcelle de pouvoir, de possibilité de décision en fait. Cette approche de la souveraineté implique forcément le suffrage universel (tous les individus ont le droit de voter, de participer à la vie politique de leur pays), et implique aussi un pouvoir direct, donc la démocratie directe, le peuple participe directement aux décisions politiques, par divers instruments : l'initiative populaire, le référendum, les assemblées locales, le vote à main levée Poussées à l'extrême, démocratie et souveraineté populaire formeraient une sorte d'anarchie, où les syndicats encadreraient le peuple et où il n'y aurait pas d'autorité suprême (Etat) pour gouverner et prendre les décisions politiques. [...]
[...] Conclusion C'est grâce aux philosophes et aux bouleversements politiques qui ont eu lieu que les diverses transitions ont pu se produire : après la Révolution française, la souveraineté étatique est devenue une souveraineté populaire, et en traversant les différentes Républiques des XIXe et XXe siècles, elle est devenue une souveraineté nationale (qui correspond plus aux idées démocratiques finalement : l'Etat reste à la tête du pouvoir, mais le peuple a le droit d'exprimer ses opinions). Bibliographie ALCAUD D. & BOUVET L. (dir.), Dictionnaire de sciences politiques et sociales. [...]
[...] Problématique Comment est-on passé de la souveraineté de l'Etat (donc de son chef) à la souveraineté du Peuple, puis de la Nation ? Quelles sont les divergences entre ces souverainetés ? Plan I. La souveraineté comme démonstration de la puissance II.Souveraineté populaire, souveraineté de la Nation, quelles différences ? La souveraineté, puissance absolue et perpétuelle (Bodin) de l'Etat Société de l'Ancien Régime : le mot souveraineté désigne l'autorité suprême qui se trouve à la tête de l'Etat, donc à la tête du commandement, en d'autres termes, le Prince. [...]
[...] Paris. DALLOZ MICHEL J., NAY O., ROGER A. (dir.), Dictionnaire de la pensée politique. Paris. DALLOZ ROUSSEAU, Jean-Jacques, Du contrat social. Paris. [...]
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