Cours de sciences politiques consacré à la "socio-histoire de l'Etat en Europe" ayant pour objet "le genre et la construction de l'Etat en Europe (XIXe-XXe siècle)".
[...] L'approche adoptée ici est une approche qui prend en compte les propriétés sociales des acteurs et actrices de l'histoire. Nous considérons ici que la classe sociale, aussi bien que le sexe des individus est une catégorie d'analyse pertinente. Mais qu'entendons-nous par sexe, par genre? Le genre est un terme qui désigne la construction sociale de la différence des sexes. Cette dimension sociale a été mise en avant par la sociologue britannique Anne Oakley dans les années 1960. Elle a ensuite été relayée par les historiennes et sociologues américaines et anglaises dans les années 1980. [...]
[...] La philanthropie et la genèse de l'Etat providence : une affaire d'hommes ? La fin du XIXe siècle est marquée en Europe par l'avancée des législations sociales, visant à répondre à la question sociale posée par les conditions de vie imposées par la Révolution industrielle. Ce sont les hommes qui font les lois, et celles-ci, en même temps qu'elles protègent, définissent aussi les domaines d'activités acceptables pour les femmes et pour les hommes. En 1892 en France, la loi sur la durée du travail est votée qui interdit aux mineurs et aux femmes le travail dans les établissements insalubres, et le travail de nuit. [...]
[...] Ce fut le cas par exemple d'Eleonora Fonseca Pimentel, pendue en 1799 avec d'autres insurgés citoyennes à Turin signent une pétition contre la nullité absolue de leurs droits et l'egoismo mascolino Comme le souligne Gisela Bock, «Italian Women justifyed their cittandianza on the basis of liberty and equality, of their virtue and independent dignity as mothers and child-rearers not only relative with respect to men and of their service for the preservation of the sepcies as a contribution to the common good and general happiness [Bock p.73] Seules quelques rares femmes de Milan demandent le vote. Rôle des femmes dans la contrerévolution en France comme en Italie. (---ajouter sur leur participation tardive à la mise en place de l'Etat au moment où le travail social se féminise). En Angleterre, en revanche, la Révolution française, accueillie avec bienveillance jusqu'en 1793 est ensuite condamnée avec l'exécution de Louis XVI puis l'instauration de la Terreur. Le royaume est une monarchie libérale éclairée où la majorité des hommes et l'ensemble des femmes ne vote pas pour les représentants. [...]
[...] Cependant, les femmes ont le droit d'ester en justice et parfois d'administrer leurs biens. En Italie en 1865, en Espagne en 1889 et au Portugal en 1867, les codes civils nationaux qui sont adoptés reprennent le code napoléon. Est ainsi instaurée dans la plupart des pays européens une législation qui institue l'inégalité entre les femmes et les hommes et qui définit la sphère privée comme celle des femmes et la sphère publique comme celle des hommes. II. La construction des Etat-nation: séparation des sphères et apprentissages différents de la démocratie (1848-1914) Le XIXe siècle, comme l'ont souligné de nombreux historiens et politistes, est celui qui marque le sacre du citoyen La question du suffrage universel est au fond la grande affaire du XIXe siècle comme l'écrit P. [...]
[...] Qui sont les agents de l'Etat ? Qui l'incarne dans les interactions quotidiennes ? Qui représente l'administration ? Non seulement en observant comment l'incarnation du pouvoir politique est liée à la masculinité, mais aussi en étudiant de plus près les formes concrètes prises par l'Etat à travers ses 1 SCOTT, Joan, 4/24 agents, son administration nous parviendrons à mieux comprendre comment les rapports sociaux de sexe ont structuré la genèse et l'organisation de l'Etat en Europe. Et force est de constater que là encore, les premiers représentants de l'Etat moderne, depuis François Ier jusqu'à la Révolution, sont des hommes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture