L'Histoire du Québec, surtout dans les esprits, reste marquée par la période Duplessiste de la "Grande noirceur". Par ce qualificatif on désigne la période des quinze années suivant la Seconde Guerre mondiale, à savoir la période de 1944 à 1959. Ce sont les intellectuels émergeant à la veille de la Révolution Tranquille qui la nommèrent ainsi pour qualifier le caractère conflictuel de la situation. C'est autour de ce terme de "Grande noirceur" que nous allons réfléchir ici. Dans un premier temps nous allons nous interroger sur l'utilisation d'une telle expression pour définir la période Duplessiste. Puis nous verrons en quoi cette expression peut être nuancée et controversée.
La "Grande noirceur" désigne la période Duplessiste marquée par un régime répressif à l'attitude autoritaire, à l'antisyndicale affiché, vouant un culte aux valeurs traditionnelles (André LINTEAU,Un débat histographique : L'entrée du Québec dans la modernité et la signification de la Révolution Tranquille p.22)) , le tout en réaction à un mouvement de revendication d'émancipation de la société Québécoise.
En premier lieu, pour mieux comprendre le souvenir péjoratif persistant de cette époque, il convient de faire un bref rappel du contexte socio économique sous Duplessis. Bien qu'il y eu après guerre une certaine prospérité économique et démographique favorisant la croissance, l'industrialisation, la consommation, économique et démographique etc., la société canadienne est fortement marquée par des inégalités tant sociales qu'ethniques. Du point de vue social on a des classes dominantes et même une classe moyenne émergente pour qui le contexte d'après guerre est plutôt bénéfique étant synonyme de croissance, d'amélioration des conditions de vie ; et ce à l'instar populations des couches inférieures qui elles sont les laissées pour compte ne profitant pas de réelles améliorations et stagnant pour une large part dans la pauvreté. Cependant il faut noter tout de même que la nouvelle classe moyenne se heurte aux élites traditionnelles qui bloquent leurs aspirations à l'amélioration des questions sociales comme la santé, l'éducation, etc. (...)
[...] Ainsi il parait quelque peu simpliste de réduire la période Duplessiste à la Grande Noirceur en niant les évolutions qui se sont jouées dans les quinze années suivant la Seconde Guerre mondiale. De réelles avancées ont vu le jour même si elles sont atténuées par une politique spécifique relativement autoritaire et répressive. C'est en cela que certains cherchent à controverser cette expression de Grande noirceur qui semble occulter les apports sociaux, économiques et démocratiques de la période Duplessiste au profit des aspects négatifs. [...]
[...] Demarquilly Chloé DEMC26619102 Évolution sociopolitique du Québec Examen Maison A rendre le 18 octobre 2012 Professeur: Mr Michel Roche Table des matières Thème I. La société sous Duplessis . p.3 Question Pourquoi a-t-on utilisé l'expression Grande Noirceur pour qualifier la période Duplessiste? Pourquoi cette expression est-elle controversée? Références . p.17 Bibliographie . p.17 Thème I. La société sous Duplessis. [...]
[...] & d'autre part, en face, un régime politique qui se complait dans un conservatisme idéologique en dehors de tout empirisme. Le vent de modernisation effraie la fraction minoritaire dominante au Québec. En effet sous Duplessis, ce sont les élites traditionnelles et le clergé qui dominent la société. Dans les années 40 c'est la classe moyenne traditionnelle contrôle la vie politique; les domaines de l'éducation, de la santé, et tout ce qui touche aux problèmes sociaux et/ou économiques est relégué à la sphère privée et dépend donc de la charité, d'organismes religieux. [...]
[...] Bref avant même d'évoquer la société Duplessiste en elle-même, le contexte Québécois d'après guerre était nuancé et, malgré des points positifs, porteurs de difficultés intrinsèques: supériorité numérique des familles canadiennes françaises, chômage structurel dès les années 1950 et faiblesse de développement des programmes sociaux. La politique Duplessiste base son développement entièrement sur les investissements anglophones et étatsuniens, en dépit de toute stratégie économique. Il n'y a pas de politique publique en faveur de l'accroissement de la demande solvable, de la croissance économique des canadiens Français. [...]
[...] Malgré tout, en 1960, le Québec est bel est bien un pays à l'économie industrialisée, à la population urbanisée et avec un discours politique libéral. Par ailleurs il faut noter que la reconnaissance de la responsabilité de Duplessis à tous les maux de l'époque doit être relativisée dans la mesure où sa politique n'est pas tant une innovation que le continuum et le résultat des politiques précédentes, si ce n'est que s'est augmenté dans le régime Duplessiste la rigidité et la répression effective. [...]
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