La notion de régime politique risque d'engendrer des confusions car elle est employée en science politique mais aussi en droit constitutionnel. Or, elle ne vise pas la même chose.
- Le système institutionnel : En réalité, le droit constitutionnel devrait plutôt parler de « systèmes institutionnels ». Le système institutionnel est une notion qui recouvre exclusivement l'organisation officielle des principaux pouvoirs institués ou encore les relations juridiques entre les pouvoirs constitutionnellement établis. Une autre manière de définir cette notion est de dire qu'elle désigne la forme juridique du gouvernement.
- Le système politique : en rupture avec cette approche, la science politique moderne dominante préfère parler de « système politique ». Ce concept vise l'ensemble unifié des règles du jeu politique c'est-à-dire la totalité des règles régissant l'organisation du pouvoir. Le système politique va ainsi s'intéresser aux partis politiques, à leur organisation, à leur fonctionnement. Historiquement, cette notion fut utilisée par les théoriciens pour démontrer la permanence du fait élitiste. Ainsi, l'analyse en termes de systèmes conduira certains sociologues à juger que le gouvernement de tous (la démocratie) est, en réalité, traversé par des mécanismes oligarchiques de sélection qui se sont logés dans l'organisation interne des partis politiques.
- Le régime politique : Le régime politique est un concept qui articule d'un côté, le mode d'organisation du pouvoir et d'un autre côté, son mode d'exercice. Il ne s'intéresse donc pas seulement aux règles relatives au pouvoir politique mais aussi aux hommes, à leurs pratiques. Par exemple, un régime politique sera traditionnellement défini par le nombre de détenteurs du pouvoir (un, quelques-uns et tous) et par la manière dont ce pouvoir est exercé (conformément à des lois ou de manière arbitraire). Le gouvernement d'un seul sera par exemple décliné en
monarchie et en tyrannie. Une autre manière d'exprimer cette idée est de souligner qu'un régime politique désigne la forme politique de gouvernement. Le régime politique s'intéresse donc, par-delà le système institutionnel, à la relation de ce dernier avec le système partisan et avec la société civile (l'opinion publique et ses relais) (...)
[...] Les auteurs du Federalist signaient “Publius”. Oliver Holmes condensa cette dévotion dans la formule célèbre de 1858 : are the Romans of the modern world». - Cette conception constitue mutatis mutandis une reprise de la démarche de Montesquieu dans la construction de sa typologie des régimes. Elle annonce également les réflexions de Tocqueville (voir, infra). - 16 - raison que le mot «Republic» qui, dans les années 1780, était généralement opposé au mot «democracy» tendait, quinze ans plus tard et chez un nombre croissant d'américains, peu à peu à s'identifier à ce terme Le tournant Jeffersonien (1791-1820) Aujourd'hui, la Constitution du 17 septembre 1787 est présentée comme l'acte de naissance de la démocratie moderne. [...]
[...] Un mot valorisé au quotidien Les preuves d'un emploi très valorisant du mot démocratie sont nombreuses et de natures très diverses. Quelques exemples permettront d'illustrer ce point : Les tragédies : vers 422, Euripide reprit le thème déjà traité par Eschyle des Suppliantes (Hikétides). Cette pièce présente le roi mythique d'Athènes Thésée comme le défenseur du gouvernement démocratique face au messager du tyran de Thèbes (Créon) qui demandait l'extradition des femmes venues d'Argos lesquelles s'étaient exhilées à Athènes après la victoire de Polynice sur Adraste. [...]
[...] En revanche, certains régimes autoritaires s'adossent clairement à un libéralisme économique. Ce fut, par exemple, le cas de Pinochet au Chili après 1973 qui symbolisa même le tournant néo-libéral avec un règne généralisé du marché. De fait, ce régime très dur et réactionnaire politiquement permit un réel décollage économique du Chili. Les points de divergence : La monopolisation du pouvoir : la démocratie repose sur l'acceptation d'une remise en cause du pouvoir périodique à travers les élections, sur l'intellectualisation des disputes au sein de l'espace public. [...]
[...] Dans les Lettres persanes, Montesquieu critiqua sévèrement le despotisme - 67 - oriental. Derrière ce portrait, ce fut cependant la politique intérieure de Louis XIV qui était visée (son absolutisme, la centralisation, les persécutions religieuses Dans l'Esprit des lois, Montesquieu alla plus loin en reconnaissant trois régimes possibles : la Monarchie, la République et le Despotisme. A chaque régime, le baron de Secondat associe à la fois la variable du nombre de détenteurs de la puissance, la modalité d'exercice du pouvoir et un principe qui anime chaque gouvernement. [...]
[...] Pour tous les intellectuels cherchant à préserver l'image positive du socialisme réel le livre fut reçu comme un scandale. Dans le climat idéologique et géopolitique de la guerre froide, le livre fut aussi reçu comme une provocation c'est-à-dire comme une arme idéologique visant à discréditer le communisme. Le débat français sur l'œuvre d'Arendt : Au-delà de la réception immédiate, le débat se développa sur le plan philosophique de l'argumentation. Deux positions bien différentes émergèrent : celle de Raymond Aron et celle d'Alan Besançon. [...]
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