Après les élections législatives du vendredi 14 mars 2008 en Iran, remportées sans surprise par les conservateurs, la présidence de l'UE a exprimé "son profond regret et sa déception que plus d'un tiers des candidats" aient été déclarés inéligibles. "En conséquence, le scrutin n'a été ni libre ni équitable", a-t-elle conclu. Cette déclaration illustre la réalité de l'absence de démocratie dans l'Iran politique d'aujourd'hui.
L'Iran connaît aujourd'hui un régime original, qui combine à la fois la souveraineté de Dieu et le pouvoir du peuple. Peut-on considérer que l'Iran, du point de vue de sa Constitution et de la réalité politique d'aujourd'hui, est une démocratie ? (...)
[...] L'interprète de Dieu est le Guide de la Nation, désigné par une Assemblée des experts et qui définit la politique générale du pays, qui coordonne l'action des trois pouvoirs, qui dispose de l'armée, de l'ensemble des forces de l'ordre et de la justice. Le Président de la République est élu au suffrage universel pour quatre ans. Il est le deuxième personnage de l'Etat. Il a la responsabilité de la bonne application de la Constitution, mais il doit toujours cohabiter avec le Guide détenteur de l'autorité suprême dans tous les domaines. Le Parlement vote les loi mais celles-ci doivent être vérifiées par un Conseil des Gardiens qui vérifient leur conformité avec la loi religieuse et la Constitution. [...]
[...] Peut-on considérer que l'Iran, du point de vue de sa Constitution et de la réalité politique d'aujourd'hui, est une démocratie ? Nous verrons dans un premier temps que la révolution iranienne a abouti à une Constitution théocratique et que le régime a très vite rejeté la démocratie. Malgré une période de relative libération avec Khatami, mais aujourd'hui on assiste à un nouveau durcissement du régime avec Ahmadinejad. Après la révolution iranienne, la démocratie n'a pas été appliquée dans les textes ni en pratique La révolution iranienne, malgré certaines revendications démocratiques a abouti à une Constitution théocratique. [...]
[...] Le 24 septembre 2007, lors d'une conférence à l'Université Columbia, le président Ahmadinejad élude une question sur les homosexuels en affirmant : Iran, nous n'avons pas d'homosexuels comme dans votre pays». Certains groupes de population, surtout les jeunes, les femmes, les intellectuels et les classes moyennes revendiquent aujourd'hui un processus vers plus de démocratie. La jeunesse iranienne vit une crise causée par les contraintes morales, le manque de perspectives d'avenir et le chômage. Les jeunes n'abandonnent pas pour autant leur quête de liberté sociale : liberté de choix vestimentaires, de rencontre entre sexes opposés dans les lieux publics, d'accès à la production culturelle et artistique du monde entier. [...]
[...] Richad, L'Iran au XXe siècle, ed. Fayard Digard , J-P. Hourcade , Bernard, Richard, Yann, L'Iran au XXe siècle, ed. Fayard 1996 - Revues M. Potocki, Réflexion sur le système constitutionnel iranien, Géopolitique F. [...]
[...] Les élections législatives de mars dernier, qui, comme nous l'avons vu, ont vu la victoire des conservateurs, sont peu porteuses d'espoir pour ce qui souhaite l'instauration de la démocratie en Iran. Bibliographie : - Ouvrages Coville , Thierry, la révolution invisible, ed. la Découverte Richard, Yann, L'Iran : naissance d'une république islamique, ed. de la Martinière F. Khosrotchavar, O. Roy, " Comment sortir d'une révolution islamique ed. Seuil J-P. Digard, B. Hourcade et Y. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture