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« L'espoir, c'est ce qui meurt en dernier »
Ce proverbe irlandais datant de la Grande Famine illustre le besoin du peuple irlandais de croire en quelque amélioration de son sort au lendemain de la plus grande tragédie qui ait jamais frappé l'île.
En effet, l'Irlande, île voisine et entièrement sous domination du Royaume-Uni, a perdu entre 1846 et 1848 presque 1 million d'habitants, morts ou immigrés, causant un traumatisme durable, surtout chez les paysans catholiques, majoritaires, les protestants étant souvent des seigneurs de la terre, les landlords, et ayant été moins durement touchés.
C'est dans ce climat terrible que le nationalisme irlandais, qui cherche toujours à s'affranchir de la tutelle britannique, doit se trouver une continuité et se relancer après l'échec du mouvement dirigé par O'connell pendant le premier XIXe siècle, au même titre que les autres mouvements nationaux qui ont échoué en 1848.
Cependant le nationalisme irlandais a ses particularités propres et ne saurait être assimilé aux autres mouvements nationaux de la seconde moitié du XIXe.
En quoi est-il donc un exemple particulier de revendication nationale de 1850 à 1914?
[...] Elle est dirigée en Ulster par Edward Carson, qui compte sur le soutien du parti conservateur, dont le nouveau leader, Bonar Law, est extrèmement hostile au Home Rule. Ces unionistes ulstériens sont la seule opposition massive à l'autonomie interne de l'Irlande, et ce pour deux raisons majeur. La première est la question religieuse : les protestants d'Ulster voient resurgir une peur des catholiques ultramajoritaires sur l'île, et assimilent le combat pour le Home Rule à une lutte religieuse, trouvant des slogans comme «Home Rule is Pope Rule». [...]
[...] L'idée de Pearse n'est pas, comme pour Hyde, de désangliciser l'Irlande, mais d'encourager un bilinguisme en Irlande. La Ligue obtient l'enseignement du gaélique dans des écoles primaires et secondaires, et même la présence du gaélique comme matière obligatoire à l'entrée à l'Université, en 1913. Cette lutte pour la sauvegarde du gaélique entre pleinement dans le combat nationaliste, puisque, comme le disaient les membre de la Ligue Gaélique : langue irlandaise est la amrque la plus distinctive de notre nationalité». Ils participent donc à la lutte pour l'indépendance «intellectuelle» de l'Irlande, et ainsi poussent le nationalisme irlandais dans la voie de l'indépendance politique. [...]
[...] Par ailleurs, d'autres mouvements nationalistes plus radicaux se développent. Arthur Griffith souhaiterait appliquer la tactique du boycott à toute l'Angleterre, afin de cesser tout commerce avec eux, et aussi retirer les députés irlandais du Parlement pour les réunir en un Conseil national. Ces idées sont reprises par plusieurs organisations nationalistes comme la Communauté des Gaëls («Cumann na Gael») fondée en 1900. Ces organisations se regroupent, avec Griffith» dans la société secrète «Sinn Fein» (Nous-Mêmes) en 1905, attirant de nombreux adhérents, notamment des membres de l'«Irish Republican Brotherhood», qui font évoluer le mouvement de manière plus radicale encore, préconisant la lutte armée, l'indépendance totale de l'Irlande, et la République. [...]
[...] Une session de 1864 a ainsi duré 24h d'affilé. L'autre atout capital du mouvement autonomiste irlandais à Westminster est son influence sur le paysage politique britannique: en effet, l'Irish Parliamentry Party représente 60 des 103 sièges irlandais en 1874 et 83 en 1885, ce qui lui permet, au gré d'alliances ou non avec les libéraux et notamment Gladstone, de modeler les majorités. Cette force parlementaire a ainsi permis l‘affirmation à Westminster du Home Rule, largement grâce à Gladstone, pour qui cette question est centrale. [...]
[...] Les exportations vers l'Angleterre continuent donc, alors même que les irlandais n'ont pas de quoi se nourrir. Mais par dessus tout, cette famine cause la perte de nombreux landlords, ruinés par l'insolvabilité ou la mort de la plupart de leurs tenanciers. Ils doivent donc vendre des terres, qui connaissent alors une dévaluation très importante. Les nouveaux propriétaires sont des spéculateurs, qui ne se sentent pas concernés par les problèmes rencontrés par les tenanciers, et qui sont du coup encore plus durs que leur prédécesseurs. [...]
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