Depuis le XIIème siècle, les Croates sont unis par « la Pacta conventa » avec les Hongrois dans un royaume où la Croatie dispose d'une large autonomie et un respect de son identité nationale. Toutefois, les Habsbourg conquièrent les deux territoires au XVème siècle. Ainsi, on voit que la Croatie ne connaît pas une vraie autonomie depuis plus de sept siècles. La Croatie se définit géographiquement « sous forme de V couché d'Ouest en Est – La branche méridionale – la plus longue – s'appuie sur la côte de la Mer Adriatique entre les Bouches de Kotor au Monténégro et la frontière de la Slavonie à Savudrija, au Nord de l'Istrie. La branche septentrionale plus large s'étend de la frontière de la Bosnie à la pleine de la Drave au Nord où s'épanouit dans la plaine de la Save en aval de Zagreb […] jusqu'au Danube. » En bref, durant le XIXème siècle, la Croatie cherchera à se reconstituer dans ses frontières actuelles tout en précisant qu'elle souhaitait également l'annexion de la Bosnie. Le sentiment national croate renaîtra ou du moins se renforcera au XIXème siècle, tout d'abord à cause du contexte général dans lequel se trouve l'Europe. La XIXème siècle est celui de la montée des identifications nationales, mais aussi du libéralisme, de la démocratisation, de la reconnaissance des droits des peuples. Tous les grands Etats européens auront pour objectif de définir les caractéristiques de leur nation. Deux conceptions s'opposeront: la conception française selon laquelle comme l'avait indiqué Renan: « être français est un plébiscite de tous les jours « , pour les Français la nation n'existe pas en soi, elle est une création humaine, historique, on y adhère puisqu'on dispose d'un passé, d'une culture commune. La conception allemande dit que la nation n'est pas un artifice, elle se base sur des critères « raciaux » et linguistiques. Quelle que soit la conception retenue, on verra dans la première moitié du XIXème siècle en Croatie la volonté de construire une langue, une histoire, une culture croate, surtout avec le mouvement illyrien et les écrits de Ludvij Gaj.
[...] C'est ce qui est à l'origine du premier grand exode d'émigration que connaît la Croatie entre 1895 et 1910 ; croates, soit 15% de la population quitte la région pour se rendre sur le continent américain. D'ailleurs ces immigrés dans leur majorité assez jeunes n'oublieront point leurs origines et aideront le Comité yougoslave des Croates. En effet Une opposition entre magyarisme et indépendantisme sur le plan gouvernemental Après le compromis de 1868, comme nous l'avons déjà évoqué au préalable la Croatie sera dépendante politiquement de la Hongrie, où même un ministère sur la Croatie est créé. Le Ban croate sera nommé par le gouvernement hongrois. [...]
[...] Tous les grands Etats européens auront pour objectif de définir les caractéristiques de leur nation. Deux conceptions s'opposeront : la conception française selon laquelle comme l'avait indiqué Renan : être français est un plébiscite de tous les jours , pour les Français la nation n'existe pas en soi, elle est une création humaine, historique, on y adhère puisqu'on dispose d'un passé, d'une culture commune. La conception allemande dit que la nation n'est pas un artifice, elle se base sur des critères raciaux et linguistique. [...]
[...] La Hongrie mène une politique oppressive et répressive auprès de la Croatie jusqu'à la veille de la Grande Guerre Qui plus est, cette entente sera caricaturée par les partis nationalistes comme le parti du droit ou le parti populaire paysan des frères Radic comme une entente entre aristocrates, les masses paysannes et bourgeoises n'étant ni consultées, ni prises en compte. (Cependant, le parti paysan populaire adhéra plus tard à la coalition serbo-croate). Ainsi, malgré la politique de magyarisation les étudiants progressistes voient de l'espoir pour l'avenir de la Croatie dans leur ralliement avec F. [...]
[...] Un an plus tard, la Hongrie impose un compromis a la Croatie. Celle-ci ne conserve que des prérogatives historiques : le peuple est reconnu sur le plan politique, les institutions historiques croates sont maintenues (sabor, ban, gouvernement), le drapeau et autres symboles de la Croatie, le port de Rijeka en une gestion autonome et commune. Ainsi, la Croatie se verra accorder une autonomie très étroite. En réalité, sur le plan économique, mais aussi politique, elle sera complètement dépendante de Budapest. [...]
[...] Le soulèvement sera réprimé par la police et Kvaternik assassiné. Seulement après la période Mazuranic, viendra le ban Hedervary (1883 à 1893), son but étant de pacifier la Croatie et d'en faire une simple province hongroise (Peroche). Ainsi, on interdit la presse libre, on instaure une terreur policière permanente, le trucage des élections au Sabor, des mensonges pour ériger les hommes politiques les uns contre les autres. En 1895, Hedervary présume avoir pacifier la Croatie et invite François-Joseph à l'inauguration du théâtre à Zagreb. [...]
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