Le président de la République est la jonction entre le gouvernement et l'Assemblée nationale pour garantir la stabilité. C'est en effet lui qui nomme et révoque les membres du gouvernement (Article 8), avec la possibilité pour l'Assemblée nationale de voter une motion de censure. Pour éviter l'instabilité liée à cela, il peut dissoudre l'Assemblée nationale (Article 12). Il peut de même prendre des initiatives (saisine du Conseil constitutionnel, refus de promulgation de la loi qui peut s'apparenter à un certain droit de véto). Ceci instaure un bicéphalisme au sein du pouvoir exécutif.
[...] Le pouvoir du président se voit accru, bénéficiant a priori d'un appui parlementaire solide, qui ne s'opposera pas à son gouvernement. Cela garantit une grande latitude dans la mise en œuvre du programme présidentiel, mais crée aussi une sorte de monarque républicain. II. Mais aussi l'homme fort de la vie politique hexagonale L'élection la plus importante n'élit pas simplement un candidat α) L'élection présidentielle est la plus importante de la politique française - Taux de participation sans commune mesure avec les autres élections : L'élection présidentielle est celle où le taux de participation est le plus important, ainsi que la couverture médiatique. [...]
[...] Il amène d'ailleurs bien souvent des personnalités politiques qui lui sont proches ou qui du moins composent sa majorité dans son gouvernement. La légitimité populaire du président peut justifier l'étendue de ses pouvoirs. β) Ce n'est pas seulement un candidat qui est élu. - Il y a de plus autant de types de présidences que de présidents. Le président de la République, en plus de ses compétences propres, dispose en sus, théoriquement, d'un soutien parlementaire. Néanmoins, la pratique du pouvoir diffère selon les présidents. [...]
[...] Conseil constitutionnel en tête, mais aussi les rapports de la Cour des comptes, qui peuvent être influents, parfois les commissions parlementaires, ou encore les instances internationales et notamment européennes. Les contre-pouvoirs institutionnels, hormis en période de cohabitation et à l'exception notable des organes de contrôle, ne limitent donc que très peu le pouvoir présidentiel. β) Une opposition politique difficile - L'inamovibilité du président réduit le rôle de l'opposition. Le président est pratiquement certain de maintenir sa politique pendant la durée de son mandat. - Peu de moyens d'action. [...]
[...] Des transformations rompant l'équilibre en 1962 et 2000 α) La réforme de 1962 rompt l'équilibre entre les pouvoirs - L'élection au suffrage universel direct le rend indépendant de l'Assemblée nationale : Le président de la République ne procède plus des parlementaires (et des conseillers généraux), ce qui lui donne une grande indépendance vis-à-vis du Parlement, qui ne peut le renverser. Cela fait de lui l'homme fort du régime, d'autant plus qu'il dispose d'une immunité concernant ses actes dans le cadre de sa fonction (sauf exception). - D'autant plus qu'elle lui donne une assise populaire indéniable. Il devient de plus l'élu du peuple, lui conférant une assise populaire sans égal au sein du régime, et donc une légitimité qui lui confère davantage de pouvoir. [...]
[...] La pratique du pouvoir du président varie en fonction des personnes. Ainsi, certains prennent beaucoup plus de prérogatives, se comportant ainsi comme de véritables monarques républicains. Des contre-pouvoirs trop limités, surtout en l'absence d'opposition viable α) Les contre-pouvoirs institutionnels réduits - Un parlement et un gouvernement inféodés : Hormis dans le cas des cohabitations, le gouvernement et les parlementaires du parti du président de la République semblent bien souvent inféodés, ils suivent la plupart du temps les consignes de l'Elysée. [...]
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