La notion de pouvoir est faussement évidente. L'Etat, c'est la forme quasi universelle du pouvoir politique dans le monde mais il y a du pouvoir hors de l'Etat. La notion de pouvoir est au coeur de la politique tout comme celle de domination.
[...] Le pouvoir est une relation entre agents. Les relations de pouvoir s'organisent dans un champ donné qui définit un certain nombre de règles et de croyances. - Foucault, auteur à la fois socilogue, philosphe et historien, années 1960-1970-1980 va s'intéresser aux phénomènes de pouvoir au cours de l'histoire: "le pouvoir n'est pas quelque chose qui s'acquière, s'arrache ou se partage, quelque chose qu'on garde ou laisse échapper, le pouvoir s'exerce à partir de points innombrables et dont le jeu de relation inégalitaire est mobile". [...]
[...] Dans les sociétés modernes, le pouvoir politique tend à s'institutionnaliser dans des structures étatiques. L'Etat est bien la forme que prend le pouvoir institutionnel dans les sociétés contemporaines, c'est un certain type d'exercice du pouvoir qui mérite d'être analysé. Charles Tilly définit l'Etat : l'Etat est l'organisation qui contrôle la population occupant un territoire définit dans la mesure où elle est différenciée des autres organisations opérant sur le territoire, où elle est autonome, centralisée et où ces subdivisions sont coordonnées les unes aux autres. [...]
[...] Il s'intéresse au pouvoir diffus qui tient selon lui à la maîtrise des zones d'insertitude : il constate que le principe des organisations c'est de définir précisément des tâches et des rôles pour rationnaliser son fonctionnement. Or, cette défintion ne peut être totalement prédictrice des comportements effectifs (il y a des marges) : "une situation organisationnelle donnée ne contraint jamais totalement l'acteur", d'où l'existence de zone d'incertitude. Les acteurs jouent de ces zones d'incertitude pour exercer du pouvoir ou du moins une forme de pouuvoir. Avoir de l'information, c'est avoir du pouvoir (c'est la rétention). Il identifie quatre sources principales de pouvoirs dans les organisations qui correspondent à des zones d'incertitude permanente. [...]
[...] Le pouvoir désigne le chance de faire triompher sa propre volonté sur celle des autres. Le pouvoir ne peut durablement reposer que sur la contrainte, c'est-à-dire que si le pouvoir ne repose que sur la force, sur la violence, ce type de pouvoir est nécessairement un pouvoir fragile. Le concept de domination permet d'introduire la notion de consentement. Une domination est d'autant plus forte qu'elle repose sur le consentement c'est-à-dire de la forme de l'obéissance. Un pouvoir puissant est un pouvoir qui suscite l'obéissance. [...]
[...] Le supplice, c'est faire respecter le pouvoir en inspirant la peur, en montrant la souffrance physique. À partir du 18ème siècle, le supplice devient intolérable, des sanctions apparaissent pour mettre fin à l'arbitrage et le principe de la proportionnalité de la peine remplace l'arbitraire du supplice. Si le crime mérite la mort cela doit être une mort pudique et égale pour tous. L'invention de la guillotine est un symbole de cette évolution. La guillotine est mécanique, égalitaire, industrielle, et elle est sans souffrance inutile. [...]
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