« Du populisme…. » Un terme récurrent en ces temps de campagne…. Les allocutions de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy sont ainsi régulièrement commentées. La sécurité, l'immigration sont des notions qui paraissent aujourd'hui centrales pour les prochaines présidentielles. Or, il apparaît qu'aujourd'hui, c'est à des régimes extrêmes que le populisme est associé. Rappelons tout de même que ces thèmes ont toujours été et sont encore aujourd'hui des sujets de prédilection de l'extrême droite.
Les populistes « courtisent » le peuple. Nos futurs prétendants ne courent-ils donc pas eux-aussi après l'opinion publique ? Il est objectivement impossible de mettre à la même échelle Ségolène Royal et Adolf Hitler. Pourtant il apparaît que tous deux sont qualifiés de populiste. Un politicien populiste se reconnaît « à ce qu'il pratique les appels directs au peuple en tant qu'instrument politique, sans pour autant approuver nécessairement les objectifs et les méthodes populistes de la participation politique » . Il semble ainsi nécessaire de revenir sur un certain nombre de présupposés.
Le populisme détruit-il le clivage gauche/droite ? N'est-il que le propre des régimes extrêmes ? La politique actuelle n'est-elle que l'application logique des si nombreux sondages dont les résultats varient quotidiennement ? Ou simplement l'ambition de répondre aux attentes du peuple ?
La tentation populiste semble ainsi s'étendre au champ politique et parait devenir une norme. Ainsi nous allons tenter ici de comprendre si le populisme est une pratique néfaste au système démocratique.
Pour répondre à ces interrogations nous allons insister sur l'utilisation actuelle de ce terme et tenter de la relativiser. Dans un premier temps, nous présenterons le populisme tel qu'il est perçu, entre stratégie et manipulation, le populisme apparaît comme néfaste. Dans un second temps, nous reviendrons sur la légitimité première du populisme, il parait normal de constamment se référer au peuple alors que cette pratique semble constituer aujourd'hui une injure politique, puis nous noterons les dangers d'une telle stigmatisation.
[...] LEFRANC, "50 fiches pour comprendre la science politique" Ed. Bréal Fiche 23 : Les élections de 2002 www.monde-diplomatique.fr, Alexandre DOMA Faut-il avoir peur du populisme?" Nov www.wikipédia.fr : - quant à la dernière élection de Lula - quant au poujadisme - quant aux noms exacts des partis autrichiens Bibliographie imposée COLLOVALD Annie, Le populisme : la catégorie de toutes les illusions mal fondées Contretemps, septembre 2003, p. 25-33 HERMET Guy, La Trahison démocratique, Flammarion MENY Yves, SUREL Yves, Par le peuple, pour le peuple, Chapitre IV, Au(x) nom(s) du peuple Fayard p. [...]
[...] Les immigrés se trouvent ainsi régulièrement dénoncés. Le terme immigration se révèle d'ailleurs être le mot le plus utilisé dans les discours de Jean- Marie Le Pen[9]. Ces exclusions, nécessaires, auraient pour but de lutter contre une théorie du complot préparée par ces minorités dans le dos du peuple. Il s'agit en réalité de former une nation dans laquelle des éléments étrangers (les élites ou cette minorité oisive) ne pourraient être intégrés, sous peine de mettre à mal le bien-être du peuple. [...]
[...] Ces thèmes font parti des constantes connues du populisme, mais aussi des sujets de prédilection du Front National. L'influence de ce parti connaît ainsi une hausse croissante. La France semble connaître un grave malaise. Les résultats des élections du 21 avril 2002 comme ceux du référendum du 29 mai 2005 le reflètent parfaitement. La population ne fait plus confiance à ses élites et dans un tel contexte la question du populisme devient sérieuse. La VIe république ou encore le jury citoyen ne sont que des effets d'annonce. [...]
[...] L'Autriche connaît depuis quelques années un phénomène similaire. Une importante partie de la population s'appauvrit tandis que d'autres, moins nombreux prospèrent. Les conséquences de la mondialisation sont nombreuses et concernent dans la grande majorité des cas le milieu du travail. Le poids du secteur tertiaire est chaque jour plus important alors que les industries font face à une crise. Le chômage se répand et cette instabilité permanente fait peur. L'évolution de la morale, le déclin de la religion, l'émancipation de la femme et la montée de l'individualisme, constituent également une perte de repères essentiels. [...]
[...] Les différents épisodes historiques ayant dû faire face au populisme ont connu ce contexte d'angoisse. Ainsi l'UDCA, mené par Pierre Poujade en 1953, était à la base un mouvement populiste ayant pour objectif la défense des petits artisans ou commerçants craignant pour leur avenir face à l'expansion des grandes surfaces[5] (ce syndicat permit d'autre part la première élection de J-M Le Pen) Cependant comme le démontre Annie Collovald, il est important de noter que si seule la frustration portait l'électorat vers le populisme, ces tendances connaîtraient bien plus de succès. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture