Politique des grands nombres, statistique, Alain Desrosières, état, probabilté, politique
Le mot statistique renvoie à la fois à une activité administrative et sociale de plus en plus développée, et à une discipline mathématique issue du calcul des probabilités. Cette activité et cette discipline ont chacune leur histoire ; l'originalité de l'approche de La politique des grands nombres est de les mettre en parallèle. En cela, la démarche de l'auteur relève de la socio-histoire.
[...] La politique des grands nombres - Histoire de la raison statistique - Alain Desrosières I. Introduction Une histoire très complète de la statistique en France, mais aussi en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Une véritable somme sans équivalent dans le monde francophone. Le mot statistique renvoie à la fois à une activité administrative et sociale de plus en plus développée, et à une discipline mathématique issue du calcul des probabilités. Cette activité et cette discipline ont chacune leur histoire ; l'originalité de l'approche de La politique des grands nombres est de les mettre en parallèle. [...]
[...] Différente de celle adoptée par Laurent Dumont, une telle perspective permet ainsi de pointer les changements de la machinerie cognitive et politique (p. 288), l'apparition des États-providence et l'unification de marchés nationaux économiques et politiques - qui rendent possible le passage de la monographie la statistique, et par extension d'une forme sociale holiste une forme individualiste. C'est en définitive cette même question des transformations sociales, mais cette fois articulée sur la question très concrète de l'élaboration de catégories qui est posée. [...]
[...] Le débat éternel entre observations et théorie renvoie au débat éternel entre holisme et individualisme (technique d'échantillonnage et méthode de description). Il n'y a pas une seule bonne façon de faire parler les nombres et de s'appuyer sur eux pour argumenter. C'est cela qui rend indispensable une sociologie de la statistique, où chacun de ces discours est également pris au sérieux, et replacé dans le réseau qu'il fait tenir et qui le fait tenir (p.394) On comprend ainsi toute la puissance de l'économétrie moderne et, plus généralement, de la raison statistique. [...]
[...] L'invention des bureaux de statistiques français, britannique, allemand, et américain révèle ainsi des configurations différentes. Chaque fois se trouve posée la question de la légitimité de la statistique publique, les formes de cette dernière étant en étroite dépendance avec les formes prises par les États et les rapports de ces derniers avec la communauté scientifique. Ainsi, en France, la compétence technique tend s'incorporer l'État (p. 203), par l'intermédiaire de polytechniciens qui se font économistes. En Grande-Bretagne et aux États-Unis au contraire, la communauté universitaire, tout en restant indépendante, tisse des relations constantes avec l'État. [...]
[...] La naissance de l'économétrie Cherche à lier l'économie mathématique naissante du XIXe siècle avec la statistique (difficulté à installer une méthode propre expérimentale, doute d'amener des sciences dures aux sciences sociales). - La statistique va chercher à montrer des lois générales à partir de données. - L'économie mathématique part d'hypothèses préalables (méthode hypothético-déductive). L'économétrie va donc chercher à allier ces deux registres : appuyer des thèses avec la méthode statistique (par exemple l'analyse des relations entre prix et quantités). Henry Moore (1869-1958) : un des premiers à se lancer dans ce qui deviendra l'économétrie. [...]
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