En 1947, le général avait avalisé l'aide américaine apporté par le biais du plan Marshall à l'Europe renaissante dont l'armement atomique des Etats-Unis assurait la couverture face au bloc soviétique. Il avait donc admis en 1949 la création du pacte atlantique pour répondre à la menace soviétique mais l'institution et son régime d'intégration des forces avait entraîné une subordination que la France ne pouvait plus admettre. Dans une optique politique, le sentiment de l'inadéquation entre les intérêts de la France et ceux de l'OTAN grandissait crescendo. L'intégration n'était pour le général que synonyme de subordination, reflétant la «docilité Atlantique de la République d'hier ». La France n'était selon lui ni maîtresse de sa sécurité ni de sa souveraineté, la crise de Suez en témoigne. L'intégration Atlantique risquait alors d'entamer le caractère national de ses armées et de perdre de vue le service de la Nation. De plus l'intégration de forces nationales sous commandement unique lui paraissait difficillement viable : les intérêts vitaux de la Nation pouvaient se trouver en contradictions sur le terrain ce qui pourrait nuire à la bonne conduite des opérations. Enfin, l'intégration entravait la liberté d'action des Alliés et augmentait les risques de guerre par extension à l'Europe de conflits périphériques.
[...] La marine recevra des sous-marins type Daphné et un sous marin classique huit chasseurs de mine, cinq corvettes de 2500 tonnes. L'objectif du programme sera vite atteint : la force nucléaire stratégique française est devenue opérationnelle et en 1967 tous les mirages IV étaient en service sur leur base. La modernisation des forces de manœuvre et d'intervention était alors bien engagée, la réalisation d'armes nucléaires tactiques fut décidée et rapidement la plupart des nouveaux matériels, terrestres, navals et aériens remplacèrent des matériels américains ou construits en France grâce aux crédits américains. [...]
[...] Le général lui percevait en ce moyen suprême le fondement de la souveraineté nationale. A travers les réalisations techniques, les Français allaient accomplir une seconde libération qu'ils ne devraient cette fois-ci qu'à eux-mêmes. Un rejet du protectorat américain et une accession rapide à la bombe A permettraient d'accomplir ses vues. En quoi la politique du président s'inscrit-elle dans une refonte nécessaire de la politique étrangère française ? Quelles mutations découlent des vues pragmatiques du président ? I Une rupture circonstanciellement nécessaire A. [...]
[...] La volonté de la mise en œuvre de la dissuasion nucléaire est donc idéologiquement et stratégiquement évidente pour la France. La carence des moyens de défense active a été à l'origine du concept de dissuasion du faible au fort : dans cette configuration, aucune des parties ne peut accepter qu'un échange de coups, même inégalement infligé, décide de l'issue d'un différend. Dans une approche réaliste, l'atome offrait à la France une sécurité que la puissance des vainqueurs de la 2ND guère mondiale aurait pu indéfiniment menacer. [...]
[...] Une politique volontariste de redéfinition de la position française dans l'OTAN. Le texte ici étudié s'inscrit dans une série de déclarations majeures sur la nouvelle politique française : dans le cadre d'une revendication d'un statut de parité avec ces alliés, le général formulait dans le mémorandum adressé en 1958 à Einsenhower et MacMillan, une double constatation : l'Alliance Atlantique ne pouvait se limiter à la zone couverte en 1949 et la stratégie atomique ne pouvait rester sous seule responsabilité américaine. [...]
[...] Déposée en juillet 1960, la première loi de programme quinquennale prévoit 6000 millions de francs à disposition et consacre la réalisation d'un armement thermonucléaire de grande puissance en priorité. Par la suite, la constitution de stock de bombes atomiques sera assurée. La deuxième loi de programme sexennale de novembre 1964 donne la priorité à la mise en service de la force aérienne stratégique mirage IV Bombe et de préparer entre autres la mise en service d'un premier sous marin atomique armé d'engins mer-sol balistiques stratégiques à têtes nucléaires puissantes. [...]
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