“Que pouvais-je donner à ce grand peuple muet? Ce que j'avais, une voix.” déclarait Michelet dans son ouvrage Le Peuple publié en 1846. De telles idées ne sont pas partagées par l'ensemble des contemporains de l'historien. En effet, le rôle du peuple, la démocratisation et l'universalisation du suffrage ont soulevé de nombreux débats chez les penseurs de la monarchie constitutionnelle au XIXe siècle.
La définition de peuple est elle-même ambiguë, comme le montre P. Rosanvallon dans son ouvrage Le peuple introuvable. Le terme de peuple « se prête à tout », selon la formule de Mirabeau, représentant à la fois la nation, ses citoyens, mais également l'ensemble des personnes que l'on oppose à une élite tant culturelle que fortunée. Cette confusion dans la définition du peuple est un élément primordial pour comprendre la vie politique pendant la monarchie constitutionnelle. Malgré la proclamation de la souveraineté populaire pendant la Révolution de 1789 qui a fait du peuple son emblème, sous la Restauration puis la Monarchie de juillet, celui-ci n'a pas accès au vote dans sa grande majorité. Ainsi, le pays légal, défini par le suffrage censitaire de 1817, puis de 1831, ne correspond qu'à une fraction minime du pays réel.
[...] L'auteur Corréard analysait les contestations populaires dans un de ses pamphlets faciles à lire, faciles à transporter : Le peuple n'est pas disposé à l'insurrection. Mais si de trop lourds fardeaux lui étaient imposés, s'il était outragé dans ses affections les plus chères, il pourrait opposer en masse une forte résistance légale et naturelle Avec la crise du régime monarchique à la fin des années 1820, les contestations populaires se font de plus en plus virulentes. La Révolution de Juillet marque l'apogée de cette crise. [...]
[...] Enrichissez- vous par le travail et l'épargne et vous deviendrez électeurs aurait-il déclaré. L'immobilisme du régime pendant les années 1840 est en partie dû aux groupes de pression qui se forment dans les chambres et qui bloquent la moindre réforme, car certaines des lois proposées par Guizot provoquent le mécontentement de parlementaires qui ne se résolvent pas à voter contre leur intérêt. Ainsi, la loi sur l'abolition de l'esclavage est refusée par les possédants de champs de sucre, la libéralisation de l'enseignement secondaire provoque le mécontentement des légitimistes, mais aussi de la bourgeoisie anticléricale. [...]
[...] Le peuple et la politique en france de 1814 a 1848 pouvais-je donner à ce grand peuple muet? Ce que j'avais, une voix.” déclarait Michelet dans son ouvrage Le Peuple publié en 1846. De telles idées ne sont pas partagées par l'ensemble des contemporains de l'historien. En effet, le rôle du peuple, la démocratisation et l'universalisation du suffrage ont soulevé de nombreux débats chez les penseurs de la monarchie constitutionnelle au XIXe siècle. La définition de peuple est elle-même ambiguë, comme le montre P. [...]
[...] Les journaux et les pièces de théâtre mettant en scène le peuple se multiplient également après la Révolution de 1830. Les journées de Juillet se terminent avec l'abdication de Charles X et l'arrivée sur le trône du Duc d'Orléans qui prête le serment de fidélité à la Charte le 9 Août 1830. La Monarchie de Juillet élargit le corps électoral au niveau national et exporte la vie politique vers les campagnes en mettant en place des élections municipales. La monarchie de Juillet qui proclame Louis Philippe Ier Roi des Français instaure un régime supposé affirmer la souveraineté nationale. [...]
[...] La crise politique dégénère alors en crise de régime. Le Roi dissout alors la Chambre et, devant la victoire des libéraux aux élections, publie le 26 Juillet quatre ordonnances qui suspendent la liberté de la presse et modifient les conditions pour être électeur, excluant ainsi la bourgeoisie du suffrage. La crise politique qui s'est développée au sein de la Chambre par les députés de l'opposition devient une révolution. Les 26 et 27 Juillet, la presse libérale proteste contre les décisions du Roi mais les dirigeants libéraux hésitent à déclencher une insurrection et craignent une révolution débouchant sur la mise en place d'une République. [...]
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