Patrie et nation - publié le 25/11/2015

Thèmes abordés

Patrie, Nation, bataille de Bouvines, roi Philippe Auguste, empereur du Saint-Empire Otton IV, époque moderne

Résumé du document

On considère parfois que le sentiment national en France naît au moment de la Chanson de Roland (fin XIème s.), puisqu'elle comporte déjà l'expression "douce France". Pour d'autres, il naît lors de la bataille de Bouvines en 1214 (étudiée par Georges Duby, elle opposait les troupes du roi Philippe Auguste à une coalition constituée de princes / seigneurs français, menée par Jean sans Terre, duc d'Aquitaine, de Normandie et roi d'Angleterre, et soutenue par l'empereur du Saint-Empire Otton IV).
En réalité, aujourd'hui, les historiens s'accordent grosso modo à dater le sentiment national du XVème siècle. Voir le livre de Colette Beaune : Naissance de la nation France (1984). Pour elle, à la fin de la Guerre de Cent Ans, au moment de l'épisode de Jeanne d'Arc, le sentiment national se cristallise...

Extraits

[...] Pascal relativise les appartenances nationales au nom d'un universalisme chrétien. Enfin, on a des auteurs internationalistes marxistes qui postulent que les prolétaires n'ont pas de patrie, et qu'il faut à ce titre dépasser les frontières nationales. C'est précisément le contraire qui s'est passé avec le communisme réel, qui a donné lieu à un "chauvinisme grand russe". Le Kominform (bureau d'info des partis communistes et ouvriers) et le Komintern "Internationale communiste") servent véritablement les intérêts nationaux Dans les pays démocratiques, le nationalisme fait aujourd'hui l'objet d'un véritable rejet. [...]

[...] Les gens se définissent toujours plus comme français ou allemands que comme européens spontanément. De plus, l'Etat-Providence est national. Enfin, il n'y a pas d'espace public européen ; l'investissement politique se fait encore essentiellement dans un cadre national. Cf. Après l'Etat- nation : Une nouvelle constellation politique d'Habermas, en 2000 > la tentative de construction politique européenne a encore du plomb dans l'aile L'Europe ne semble pas, ou plus, annoncer un dépassement de la nation Le nouvel ordre international peut même, à certaines conditions, offrir aux nations l'occasion de se réapproprier leur destin. [...]

[...] Voir le livre de Colette Beaune : Naissance de la nation France (1984). Pour elle, à la fin de la Guerre de Cent Ans, au moment de l'épisode de Jeanne d'Arc, le sentiment national se cristallise . Si l'amour de la patrie existe depuis toujours, le concept de nation ne s'impose vraiment qu'à la fin du XVIIIème siècle Les manifestations du patriotisme sont aussi anciennes que nombreuses, ce qui a conduit certains auteurs à estimer que le patriotisme était naturel Sous l'Ancien Régime, la nation s'incarne dans le monarque Toutefois, le patriotisme n'est pas alors absent des cœurs A la fin du XVIIIème siècle, les concepts de nation et de patriotisme sont invoqués pour penser l'affranchissement des individus. [...]

[...] Par la mondialisation ? Quelle place pour le patriotisme dans un monde dominé par l'individualisme, le pacifisme et diverses formes d'économisme* qui prêchent l'effacement de toutes les frontières au profit du commerce international ? tendance à privilégier les faits économiques dans l'explication des faits sociaux et politiques, des évènements historiques, etc. ; doctrine libérale qui a tendance à réduire l'individu à un homo oeconomicus pratiquant en toute situation à un calcul coût/avantage dans ses choix politiques / familiaux / éducatifs) ? [...]

[...] la théorie des jeux : la compétition internationale n'est pas forcément un jeu à somme nulle. Conclu : Les nations ne sont pas prêtes de disparaître. Notre génération vivra largement encore dans un monde national. On peut concevoir le patriotisme comme vertu républicaine, et comme une forme de contrepoids à l'individualisme démocratique, à condition qu'il soit lié aux valeurs de la Révolution. Enfin, en régime démocratique, l'amour de la patrie se confond avec le civisme, la défense du régime, la participation à la vie politique . [...]