La notion d'opinion publique en science politique

Thèmes abordés

Science politique, démocratie, opinion publique, sondage, Habermas, électorat, Etat, Lumières, opinion publicisée, espace public, manifestation, pétition, cahier de doléance, légitimité démocratique

Résumé du document

L'opinion publique apparaît aux XVIII°-XIX° siècles, c'est alors une notion associée à la démocratie électorale. Mais l'idée d'opinion publique ne naît pas avec l'acte électoral, elle dépend des Lumières. Cette instance critique est identifiée au public éclairé, ainsi on la qualifiait d'« opinion éclairée » bourgeoise selon Habermas. Au fur et à mesure que le suffrage s'étend, la notion d'opinion publique évolue vite si bien qu'aujourd'hui, c'est une opinion essentiellement sondagière.

Selon D. Reynié il y a toujours eu une volonté présente dans l'Histoire de connaître l'opinion des gouvernés ; les gouvernants ont toujours cherché à connaître l'état d'esprit des gouvernés. Mais il faut que deux éléments s'imposent : la cristallisation de l'opinion publique et l'apparition de la notion d'enquête représentative.

Extraits

[...] La France détient le record au monde dans la publication : sondages / jour. Les clients des sondeurs sont très variés : entreprises (études marché) médias Etat Acteurs politiques Syndicats Associations. La technique du sondage d'opinion Fondement statistique remontant au XVIII° Jacques Bernoulli loi des grands nombres : dans une série d'objets comportant 2 caractéristiques s'excluant mutuellement, un échantillon suffit. Enquête représentative : plus échantillon est important, plus la représentativité est bonne. Plus la répartition statistique est inéquitable, plus la marge d'erreur est faible. [...]

[...] France : années 1950 Jean Stoetzel, fondateur de l'IFOP. Fondements de l'opinion publique sondagière : théorie statistique psychosociologie. Sondages politiques nés à partir des études de marché chiffre d'affaires instituts de sondage). Années 1970 : les sondages se sont multipliés (sauf dans dictatures) élément central vie politique. Scandale de Watergate : Richard Nixon pensait qu'il pourrait se maintenir grâce à de bons sondages mais devant de mauvais sondages, il se retire. L'opinion publique sondagière : une véritable opinion publique ? [...]

[...] Problématique de la réception des résultats selon la culture politique des citoyens. La perception des chiffres des élections dépend de la façon dont ils sont présentés par les sondages. Résultats des départementales différents selon les critères de lecture utilisés par les individus : Les sondages ont une marge d'erreur : c'est une tendance quelle marge tolérer ? Sondages défectueux des élections départementales : usage des étiquettes, fiabilité, commentaires sur des résultats partiels après le 1er tour. Les sondeurs se défendent : l'outil est bon, c'est la lecture qui est faite des sondages qui est fausse. [...]

[...] La notion d'opinion publique D. Reynié : volonté toujours présente dans l'histoire de connaître l'opinion des gouvernés les gouvernants ont toujours cherché à connaître l'état d'esprit des gouvernés. Mais il faut que deux éléments s'imposent : Cristallisation de l'opinion publique. Apparition de la notion d'enquête représentative : saisir le tout à partir de la partie acceptions de l'opinion publique selon Dominique Reynié : L'opinion d'un public : le public est un ensemble dispersé d'individus (électorat, nation). L'opinion partagée par un certain nombre : opinion majoritaire et opinion minoritaire. [...]

[...] La légitimité démocratique en démocratie représentative, ce sont les élections, pas les sondages. Mais l'usage répété des sondages semble créer des filières concurrentes du processus de légitimité. Opinions produites sans débat : elles ne résultent pas de la discussion de citoyens informés. Tous les individus qui répondent à des sondages d'opinion sont dans un débat individuel. Gallup : sondage meilleur que l'élection car + fréquent le sondage pourrait remplacer l'élection. Mais Walter Lippmann constate que l'idéal du citoyen omni-compétent, hyperinformé, hyper-intéressé par la chose publique, est un idéal ne correspondant à aucune réalité. [...]