Le mot « État » vient du latin « status » : ce qui est debout. Il a commencé à être utilisé en Europe à la Renaissance pour définir l'entité qui sert de cadre au pouvoir politique. Machiavel, penseur politique de la Renaissance en Italie, est l'un des premiers penseurs du pouvoir. A la suite de Machiavel, la notion d'État est apparue à partir du moment où on a pu dissocier intellectuellement le pouvoir de la personne qui l'exerce.
Pour que l'Etat soit constitué, on considère généralement que des conditions doivent être remplies : l'existence d'une population, l'existence d'un territoire et enfin d'une souveraineté (il faut que l'État détienne l'autorité politique exclusive)
[...] Renan définit la Nation comme un vouloir vivre collectif Deux éléments se trouvent valorisés : la libre adhésion, l'attachement à la Nation, et, d'autre part, le sentiment d'avoir eu un même passé et d'être engagé dans un même avenir. Renan parle d'une communauté de rêves Dans les faits, la réalité a souvent mis à mal la conception objective ; par exemple, la Suisse est composée de plusieurs langues. Etudions maintenant les liens de la Nation avec l'Etat. Dans la plupart des cas, la Nation est antérieure à l'Etat. [...]
[...] Le lien de nationalité peut être acquis dès la naissance ou au cours de la vie. Il existe un droit du sang lorsque l'enfant a acquis la nationalité par ses parents (Est français l'enfant dont l'un des parents au moins est français, Art 19-3 du Code Civil). La nationalité peut aussi être acquise de plein droit au cours de la vie (tout enfant né en en France de parents étrangers acquiert la nationalité à sa majorité, avec des conditions de résidence) : c'est le droit du sang. [...]
[...] Il y a eu au XVIIIe siècle deux conceptions de la Nation qui se sont dégagées : une conception dite objective qu'on attribue à l'Allemagne, et une conception dite subjective qui correspond à la conception française. La conception objective se retrouve chez les philosophes allemands du XIXe siècle, et est placée sous le signe d'un certain déterminisme : la Nation préexiste à l'individu, quelles que soient ses préférences. Les critères retenus sont ceux de la langue, de la culture, de l'Histoire, de la religion, du sol. Tous ceux qui sont liés par ces éléments objectifs appartiennent à une même communauté nationale. [...]
[...] C'est le sentiment national qui aboutit à la création de l'Etat. La Révolution française a proposé le principe des nationalités qui veut que toute Nation ait le droit de devenir un Etat, ce qui a abouti au Printemps des Nations au milieu du XIXe. Ce principe est réapparu au XXe siècle, sous le terme de droit des peuples à disposer d'eux-mêmes que l'on retrouve dans le mouvement de décolonisation. De fait, on a longtemps considéré que l'Etat-Nation est la forme la plus solide de l'Etat. [...]
[...] Il y a d'autre part un point de vue interne, dans l'Etat. On considère qu'un certain nombre de pouvoirs sont à la seule disposition du gouvernement. La Police, la Justice, le droit d'entretenir une armée, le droit de battre monnaie, ce sont les pouvoirs régaliens de l'Etat. Cela est remis en cause, pour partie, par la construction européenne, et le débat est posé de savoir si les Etats perdent ou non de leur souveraineté à travers les instances communautaires. On considère l'Etat souverain lorsqu'il a la compétence de sa compétence, c'est à dire lorsqu'il a la compétence de choisir les compétences qu'il retient et celles dont il accepte de se démettre. [...]
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