Le néolibéralisme américain, la notion de capital humain et l'entreprise de soi

Thèmes abordés

Néolibéralisme, néolibéralisme américain, analyse néolibérale, Théodore Schultz, Gary Becker, Jacob Mincer, intervention gouvernementale

Résumé du document

Le néolibéralisme américain s'est développé dans un contexte de critique du New Deal américain et des politiques keynésiennes, critique du plan Beveridge et critique de tous les programmes économiques et sociaux d'intervention étatique mis en place aux États-Unis de Truman à Johnson.
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Tout revenu, matériel ou immatériel, est le revenu, le rendement du capital humain (pas que le salaire).
SCHULTZ parle de « eaming stream ». Le bien-être aussi est conçu comme le résultat des investissements réalisés par l'individu sur son capital humain. Et on pourrait peut-être ajouter : la reconnaissance, l'estime de soi.

Extraits

[...] Pour un salaire - Qu'est-ce qu'un salaire ? C'est un revenu - Qu'est-ce qu'un revenu ? Un revenu est toujours le produit ou le rendement d'un capital - Alors de quel capital le salaire est-il le revenu ? Du capital humain de l'individu en question, c'est à dire l'ensemble des facteurs physiques et psychologiques qui le rendent capable de gagner un tel ou tel salaire 🡪 le salaire est le revenu du capital humain Tout revenu, matériel ou immatériel est le revenu, le rendement du capital humain (pas que le salaire). [...]

[...] La question que chaque individu est plus ou moins amené à se poser est : Quelle est la valeur de mon capital humain ? Quelle est ma valeur à moi ? Comment augmenter ma valeur ? Comment investir dans mon capital humain ? On pourrait dire que l'estime de soi remplace le plaisir lié à l'utilité de l'économie néoclassique. 🡪 Passage de j'achète des choses dont la valeur dépend de l'utilité/plaisir qu'elles peuvent me donner à j'achète des chocs dont la valeur dépend de leur capacité d'affecter la valeur de mon capital humain. [...]

[...] Le néolibéralisme américain, la notion de capital humain et l'entreprise de soi Le néolibéralisme américain et la notion de capital humain Le texte de Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, est fondamental pour comprendre le néolibéralisme américain. Le néolibéralisme américain s'est développé dans un contexte de critique du New Deal américain et des politiques keynésiennes, critique du plan Beveridge et critique de tous les programmes économiques et sociaux d'intervention étatique mis en place aux EU de Truman à Johnson. Point fondamental de l'analyse néolibérale américaine Pénétration de l'analyse économique dans un champ inexploré jusqu'à ce moment-là en économie et interprétation en termes économiques de tout un domaine qui jusque-là n'était pas considéré économique. [...]

[...] KEYNES n'analyse pas non plus le travail comme comportement économique subjectif, chez lui, le travail n'est qu'un facteur de la production qui se réalise seulement s'il y a un certain taux d'investissement. Qu'en disent les néolibéraux ? A partir d'une conception élargie de l'économie comme science du comportement humain, ils analysent le travail comme comportement subjectif inspiré par une certaine rationalité stratégique. Dans le sillage des néoclassiques, ils se situent du point de vue du travailleur en tant que sujet économique actif. [...]

[...] Il faut mettre chacun en condition d'améliorer sa dotation de capital humain pour sortir des situations de difficulté ou pour évoluer socialement en participant à la compétition économique. Le néolibéralisme n'est pas un laisser-faire, c'est plutôt une politique d'intervention étatique indirecte, d'intervention dans l'environnement où les individus, les agents économiques agissent. Il faut donc créer des environnement où les individus puissent s'exercer à devenir entrepreneur de soi 🡪 il faut organiser le système d'éducation et de formation en ce sens, mais aussi le marché du travail, mais aussi l'organisation du travail, qui doit favoriser la concurrence, la compétition et une gestion auto-entrepreneuriale de son travail même si l'on est salariés dans une entreprise. [...]