Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France installe difficilement un nouveau régime, la IVe République. Elle dure 12 ans et s'effondre avec la perte de l'empire colonial et surtout le problème de la guerre d'Algérie. Cette République fut l'objet, jusque dans les années 1980, d'une condamnation systématique en raison du souvenir des divisions et de l'instabilité ministérielle.
Cependant, la IVe République reste le régime qui a réhabilité la France détruite, à la fois sur le plan politique, social, culturel et économique.
Suite au rejet de la IIIe République par les Français, la naissance de la IVe République, c'est à la fois l'instauration d'une nouvelle constitution et d'un nouveau régime, mais aussi l'organisation d'un nouveau système de partis.
[...] Cette disposition est importante, car dans la pratique cela veut dire que les ministres risquent d'être souvent mobilisés par les séances de l'Assemblée. L'Assemblée seule vote la loi. Elle n'a pas le droit de déléguer ce droit. Cette disposition a pour but d'empêcher la pratique des décrets-lois qui à la fin de la III° République avaient délégué au gouvernement une grande partie du travail législatif. Cette interdiction fut dans la pratique rapidement contournée par l'usage des lois d'habilitation, puis plus tard par les lois-cadres, l'Assemblée se contentant d'établir le cadre des lois et laissant le gouvernement en préciser le contenu. [...]
[...] Les socialistes réclamaient une diminution de 20% du budget. Le général de Gaulle estima rapidement qu'il ne lui était pas possible de gouverner dans la dépendance de l'Assemblée constituante, et le 20 janvier 1946, brusquement, il annonça sa démission. Dans un message au pays, il expliquait qu'il avait achevé sa mission, qu'il avait remis le pays sur les rails Vraisemblablement, en démissionnant, il pensait être rappelé très rapidement au pouvoir dans les conditions qu'il souhaitait, sans que l'action du gouvernement ne soit entravée par les partis politiques. [...]
[...] o Assurer la stabilité gouvernementale Le gouvernement est dirigé par un président du Conseil (sous la III° République il n'avait pas d'existence constitutionnelle). Désigné par le président de la République, il doit obtenir l'investiture de la majorité absolue des députés de l'Assemblée nationale dans un scrutin public. Il désigne ensuite les ministres du gouvernement. L'obligation de la majorité absolue a été décidée pour favoriser la stabilité ministérielle. Dans la pratique, cela aboutit surtout à rendre l'investiture très difficile à obtenir, ce qui mène à des crises interminables, les candidats échouant les uns après les autres. [...]
[...] Mais elles manifestaient tout de même une tendance à limiter l'omnipotence de l'Assemblée nationale. Le MRP avait espéré que cela serait suffisant pour fléchir l'hostilité du général de Gaulle. Ce ne fut pas le cas. Le 27 août 1946, ce dernier faisait circuler une note condamnant le projet, ce qui confirmait dans le discours d'Epinal (le 22 septembre 1946). En revanche, le Parti communiste finit par l'accepter dans la discussion générale puisque de Gaulle ne l'approuvait pas. Le nouveau projet fut voté par l'Assemblée constituante par 440 voix contre 106. o . [...]
[...] Le nouveau président de la République appela immédiatement pour former le gouvernement un autre socialiste, Paul Ramadier. Celui-ci revint à la formule du tripartisme, mais avec une sensible inflexion : 9 ministres socialistes MRP communistes radicaux et 2 UDSR. Après l'investiture accordée à Paul Ramadier le 21 janvier 1947 et à son gouvernement le 28 janvier, la République pouvait réellement commencer. La République, au sens strict du terme, a duré du 16 janvier 1947 (élection de Vincent Auriol à la présidence de la République) au 28 septembre 1958 (référendum sur la Constitution de la République), soit moins de 12 ans. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture