métaphysique, politique contemporaine, destin de l'idée d'humanité, émergence du post-humanisme, question animale
On va le voir à travers les expressions contemporaines d'un problème ancien, les limites de ce qu'il est convenu d'appeler l'humanisme. L'émergence de mobilisations politiques liées à deux problématiques symétriques sinon opposées : le post-humain, la possibilité ouverte par les développements technologiques d'un dépassement de l'espèce humaine ;
la question animale, la relation entre l'humanité et les animaux.
Sur l'histoire de la problématique de l'humanisme. Schématiquement, l'humanisme est une représentation du monde, dont on convient qu'elle est née à l'époque de la Renaissance italienne, elle a trouvé sa formulation classique chez les Lumières. On peut caractériser l'humanisme, par deux affirmations complémentaires : la réhabilitation de la nature humaine, qui se fait contre un certain nombre de représentations chrétiennes (le péché originel), et un caractère propre de l'homme, une dignité particulière, régie dans la liberté, dans le fait que l'homme se distingue des autres espèces dans le fait que son destin n'est pas déterminé par ses caractéristiques natives. Il a un pouvoir de créer son histoire. On le trouve dans la conférence de Sartre, L'existentialisme est-il un humanisme ? ou chez Rousseau. La première expression se trouve chez Pic de la Mirandole de 1486, Discours de la dignité de l'homme. Il y a des courants antihumanistes depuis la Renaissance, qui critiquaient ce qu'il y a d'orgueilleux dans l'affirmation de la dignité humaine, critique qui peut être conduite, chez beaucoup d'auteurs chrétiens au nom de la souveraineté de Dieu, ou dans un cadre non chrétien, au nom de la dépendance de l'homme d'un ordre cosmique dont il n'est qu'une partie, critique que l'on trouve chez Spinoza (Dieu se confond avec la nature), et « l'homme serait un Empire dans un Empire ».
[...] Son orientation est radicale: il n'y a pas de privilège de principe à accorder à l'humanité, car les prétendues distinctions réelles, sont en fait fragiles, et ne peuvent pas être présentées avec l'universalité qu'on lui attribue. D'où des comparaisons, qui consistent à dire, que si l'humanité est caractérisée par l'intelligence, on ne voit pas pourquoi les chimpanzés sont moins intelligents que les malades mentaux (critère de sensibilité, d'affectivité). Le seul fil conducteur est la question de la possibilité de souffrir, dans le cadre d'une éthique générale qui vise une réduction progressive de la souffrance. [...]
[...] Sa vision de la nature: une nature finalisée, hiérarchisée, et inachevée ou permanente. Dans ce cadre, l'homme est le sommet de la création, l'espèce la plus intéressante, c'est l'être qui est porteur des plus nobles potentialités, et qui se distingue de l'animal par sa possibilité de progrès. On a une unité de l'essence humaine, malgré des divisions, avec des hiérarchies entre les hommes: ce vivant est d'une nature substantiellement différente des animaux. Chez Descartes, l'homme est une substance pensante, sa 1ère caractéristique est l'expérience de la pensée, où il acquiert la certitude de son existence. [...]
[...] Ensuite, il faut exposer des critiques de la raison animaliste (supra-humanisme ou antihumanisme?). La question de la signification philosophique de l'animal a une très longue histoire (ontologie faite par Luc Ferry, qui rassemble les textes anciens sur cette question). On peut se référer au livre de Francis Wolf, Notre humanité, d'Aristote aux neurosciences. Il expose la question de l'humanité, et examine, pour la question animale, quatre anthropologies fondamentales, qui correspondent à des moments dans l'histoire politique et scientifique : celle d'Aristote celle de Descartes des sciences humaines de l'homme neuronal, du cognitivisme et des nouvelles théories de la connaissance. [...]
[...] La technologie a produit quelque chose d'encore mieux que la nature. le rapport de ces nouveaux moyens avec l'idée de l'individualité. Au point de départ, on a quelque chose qui prolonge l'idée que l'homme moderne peut rechercher la maîtrise de son destin, la culture de soi, mais la vérité de ces transformations est aussi de supposer la possibilité d'une dissociation entre des composantes de la personnalité que l'ont considérait de la nature humaine, pour développer des potentialités sans que cela soit associé à des transformations intérieures, sans que cela se rattache à l'identité d'un sujet. [...]
[...] Kant marque une rupture, avec le doublet empirico-transcendantal: la question “Qu'est-ce que l'homme?” comme question centrale. Il a une certaine idée de la liberté humaine, qui serait le seul héritage viable et légitime de la métaphysique antérieure, qui ferait que quand l'homme pourrait être interprété comme l'auteur de ses actes, ce qui par ailleurs aurait des racines communes avec le fait que la connaissance ne peut être décrite sous le simple schéma empiriste (conscience passive). Foucault nous dit, le concept de l'homme transcendantal n'existe que par le doublet empirique: on peut à la fois considérer que dans l'ordre suprasensible, les hommes sensibles, mais dans l'ordre accessible à la connaissance, on peut trouver la détermination des actions humaines. [...]
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