Idées nouvelles, darwinisme social, antisémitisme, modernité philosophique, fascisme, Georges Vacher de Lapouge, socialisme, Charles Richet, Edouard Drumont, démo-libéralisme, Révolution française, IIIe République
Du point de vue des valeurs, les mouvements ou auteurs qui veulent en finir avec l'héritage du démo-libéralisme ne sont pas tant de droite ou de gauche : leur combat se situe sur le terrain des valeurs léguées par le siècle des Lumières, lui-même inspiré par la modernité en philosophie. C'est cet héritage du rationalisme prêchant l'égalité, l'individualisme et l'universalisme qu'il faut liquider en lui substituant une conception nouvelle de l'homme et du monde où il évolue. Ce bouleversement profond des valeurs, et qui prépare le terrain au fascisme, se vérifie en trois domaines : l'essor du darwinisme social (I), le développement croissant de l'antisémitisme (II), la critique la plus virulente qui soit à l'égard de la modernité en philosophie (III).
[...] L'affaire rebondit en 1896 lorsque le commandant Piquart découvre que l'ambassade d'Allemagne entretient des rapports avec un commandant français, Esterhazy. Informée, la hiérarchie refuse de reconnaître cette fuite et mute Piquart en poste en Tunisie. Un autre commandant, du nom de Henry, fabrique un faux afin d'accabler définitivement Dreyfus. Piquart ne reste pas muet et cette affaire arrive jusqu'aux oreilles du vice-président du Sénat, Sheurer-Kesner. Un nouveau procès est ouvert, mais Esterhazy est déclaré innocent en janvier 1898 par un tribunal militaire. [...]
[...] En 1914, le livre de Drumont atteint sa 200e édition. En comptant entre 1000 et 1500 exemplaires chaque tirage, on arrive à un nombre d'exemplaires vendus qui se situe entre et Le livre, lors de sa parution, fascine la presse qui en fait de longs comptes rendus souvent élogieux, soulignant bien qu'il existerait en France une « question juive ». Le journal La Croix applaudit Drumont qui est aussi relayé par la gauche socialiste, puisque la Revue socialiste de Benoît Malon, organe du socialisme à tendance marxisante, fait l'éloge également de La France juive. [...]
[...] Les juifs seraient capables d'intercéder auprès du Diable afin qu'il fasse son retour définitif sur terre. B. L'utilisation politique de l'antisémitisme 1. Un catalyseur : l'affaire Dreyfus C'est réellement avec l'affaire Dreyfus que l'antisémitisme épouse les contours de la politique aux yeux de tous les Français. Jusqu'ici l'antisémitisme politique était minoritaire, même si du point de vue culturel il plongeait de profondes racines. Avec l'Affaire, l'antisémitisme devient un argument politique solide, parce que justement ancré dans une vieille culture anti-juive. L'affaire semble pourtant anecdotique, et aurait pu rester un événement secondaire dans l'histoire de France. [...]
[...] Sous le Second Empire, de 1850 à 1870, toute une littérature catholique fleurit qui alimente ce thème de la domination culturelle des juifs responsables d'avoir crucifié le christ ; littérature qui imprègne facilement l'opinion publique puisque la papauté ne la condamne pas, mais au contraire l'encourage. En effet le pouvoir de Rome est en pleine décrépitude du point de vue temporel : un pic est atteint en 1870-1871 avec la prise de Rome par les républicains italiens. Prise de Rome immédiatement suivie de la Commune en France qui commet des exactions envers l'Église. Ces deux évènements, notamment, relancent une littérature catholique anti- juive qui fait l'amalgame entre idées républicaines et complot des juifs. [...]
[...] Il y aurait quelques malheureux de moins. Voilà tout ». Ce sont ces doctrines ambiantes racistes et déterministes que relaient en partie les nationalistes, notamment au moment de l'affaire Dreyfus ; et il ne faut pas s'étonner de trouver les élucubrations d'un Jules Soury facilement relayées par Barrès ou Drumont, elles n'ont en fait rien d'original et recoupent facilement l'antisémitisme raciste. II. Le ralliement autour de la cause antisémite C'est avec L'Essai sur l'inégalité des races humaines de Gobineau que l'antisémitisme moderne (calqué sur le racisme) fait sa rentrée dans les lettres françaises ; mais ce livre qui inspirera le national-socialisme allemand en raison de Chamberlain, n'est pas l'ouvrage qui fédère l'antisémitisme en France à la fin du XIXe siècle. [...]
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