Introduction, pensée politique, vertu, sagesse, prudence, l'Homme, politique
Construire un cours de pensée politique constitué en 24h nécessite de faire des choix subjectifs, derrière lesquels se cachent des aspects cohérents. L'idée est de réagir à un doublé défaut, très présent dans les manuels d'Histoire de pensée politique (constitué d'une logique éponyme et une logique chronologique):
La logique éponyme: Une très grande tradition de l'Histoire des idées politiques s'attache à créer une galerie de portraits de grands hommes qui semblent dialoguer les uns avec les autres de manière cohérente et pacifique. La pensée se réduit à un personnage tutélaire qui serait le résumé et le concentré d'une époque et d'une pensée. Cela permet de faciliter l'accès à la pensée de la personne, mais c'est également mutilant.
La logique chronologique: L'Histoire de la pensée politique n'est pas une Histoire linéaire où s'enchaineraient de manière paisible les idées. Il y a des hiatus, des chevauchements d'idées qui sont loin d'être pacifiques. Un excès de chronologie peut mener à un excès d'idéologie.
[...] On observe un tiraillement entre deux temporalités: une philosophie du présent ou une philosophie fondée sur une attente fiévreuse du lendemain, une utopie . Leçon Figures de la prudence cf début cours La prudence peut être considérée comme un thème canonique. Sujet de débat dans la pensée politique et morale. Discuter de la prudence c'est discuter d'une vertu individuelle et d'un savoir vivre en société. La prudence est en dernière instance l'acte du citoyen, permettant des interactions pacifiques. La prudence est vue aussi comme une qualité, une vertu princière, une des qualités essentielles qui permettra d'identifier le bon roi. [...]
[...] Par conséquent, la prudence n'est un capital que loin fait fructifier, mais au contraire on la remet constamment en jeu et en cause. Cela implique une notion de péril: on ne peut être prudent en permanence. La sagesse est expérimentale et exige de nous des comportements mesurés et adaptés aux circonstances. On est prudent à un moment donné mais également à la suite d'une réflexion. Pour Aristote, on est prudent à la suite d'une délibération. La délibération met en scène plusieurs individus. C'est le produit d'une réflexion produite avec autrui. [...]
[...] Montaigne définit l'honnête homme: figure de la modération et de la pondération que les grands moralistes reprendront à leur manière. II. La prudence comme habileté (15ème et 16ème siècle) A. Le double recyclage de la prudence En 2000 ans, la notion de prudence va subir un double traitement: un premier traitement que va lui faire subir la culture romaine. En arrivant à Rome, la phronesis va devenir la prudencia. La prudencia ne va plus être cette vertu capable de définir un homme de bien. [...]
[...] L'une des pièces les plus emblématiques de la pensée antique, au moment de la chute finale porte sur la question même de la prudence. L'Antigone d'Annouil: la prudence y est contestée comme une valeur bourgeoise et collaboratrice. Antigone incarne les valeurs de courage et de prudence. Mais alors, où est l'imprudence de Créon? A l'époque, la posture de Créon est extrêmement légitime voire même parfaitement normale: une vie pacifiée par les lois et les normes. Hémon dit à son père: Montre toi moins absolu dans tes jugements. [...]
[...] C'est grâce à cette pensée morale que nous pouvons souder cette société. Nous parlerons d'auteurs connus et moins connus. La postérité a fait que leur présence est moins forte que d'autres. En 1750 en France, période d'effervescence intellectuelle importante on lit Voltaire, Rousseau mais on lit aussi Sébastien Mercier ou l'abbé Quiniard. Il s'agit de réfléchir à ce qui fait la postérité et qu'un auteur voit son nom perdurer. Ce ne sont pas forcément les plus grands ou les meilleurs qui perdurent. [...]
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