Identité et violence, micro nationalisme, nationalisme corse, lutte collective, légitimation politique, violence légitime, figure du bandit, voleur d'honneur, maquis, terrorisme
L'affirmation de l'identité des "micro nationalismes" (nous empruntons cette expression à Guy Hermet, Histoire des nations et du nationalisme en Europe, Paris, Seuil, 1996, p. 158), construisant une solidarité ethnique et communautaire dans une fidélité supérieure à celle du citoyen, se fonde sur le défi de la modernité et ses valeurs pour le retour nécessaire à un âge d'or plus ou moins mythique constitutif de "l'âme nationale". Dans le cas du nationalisme corse, ce travail identitaire de présentation de l'histoire corse en opposition à l'historiographie officielle est le résultat de la volonté d'acteurs locaux nationalistes de former un groupe (le peuple corse) qu'ils prétendent représenter en même temps permet l'opposition de l'identité insulaire à l'identité nationale dominante.
[...] Terrorisme en Europe à l'horizon 92, rapport pour l'Institut des Hautes Études de la Sécurité Intérieure, FNSP/CERI, juin 1992, p. 29). Cette joyeuse particularité trouve sa contrepartie dans la débauche de la mise en scène, dans laquelle la violence théâtrale, à travers des conférences de presse secrètes dans le maquis, offre à l'underground une importante plateforme médiatique. Cette relation privilégiée avec les médias, unique dans le « champ terroriste » (si des organisations comme l'ETA ou l'IRA utilisent également les médias lors des conférences de presse, elles sont ponctuelles, répondent à des exigences spécifiques, beaucoup moins fréquentes et surtout beaucoup moins spectaculaires que les apparitions médiatiques du FLNC.). [...]
[...] La figure du voleur d'honneur deviendra le symbole de la Corse du siècle dernier. De grands écrivains tenteront de vulgariser cette image romantique qui semblait si bien s'accrocher à la Corse sauvage. Alexandre Dumas des frères corses, Guy de Maupassant, Bandits corses, et surtout Mérimée de Colomba, contribueront plus que quiconque à une représentation fantastique d'une île dont la « violence naturelle » refléterait « l'âme de la Corse » (Une étude approfondie de la construction littéraire de l'image romantique de la Corse, voir Jeoffroy Faggianelli, L'image de la Corse dans la littérature romantique française, Paris, PUF, 1979.) ». [...]
[...] Ainsi, la pratique de la « taxe révolutionnaire », forme édulcorée de racket, qui permet à la fois l'enrichissement de l'organisation et la simulation de l'État en imposant une forme de loyauté définie comme supérieure au devoir civique, se remarque également à travers les modes de fonctionnement des bandits du siècle dernier. En 1855, Ferdinand Gregorovius, un observateur attentif de la réalité insulaire, écrivit dans ses notes de voyage (d'après Stephen Wilson, op. Cité, p. 353) : « Les bandits lèvent des impôts, taxent les individus et même les villages et des paroisses entières selon leurs moyens. Ils réclament leur tribut avec intransigeance ». [...]
[...] En ce sens, le phénomène est bien l'expression d'une résistance libertaire contre une contrainte supérieure mal acceptée, car elle n'émane pas de la communauté d'origine ». II. L'identité au fondement du répertoire d'action Pour Erwing Goffman, les aspects extérieurs de l'attachement à un rôle social spécifique, ce qu'il appelle « le visage », sont en grande partie le produit des attentes qui guident son rôle, et l'acteur essaie de ne pas s'en écarter, c'est ce qu'on attend de lui. En d'autres termes, l'effet de la stigmatisation identitaire peut conduire à la pratique de cette stigmatisation. [...]
[...] Identité et violence : l'exemple de la Corse L'affirmation de l'identité des « micronationalismes » (nous empruntons cette expression à Guy Hermet, Histoire des nations et du nationalisme en Europe, Paris, Seuil p. 158), construisant une solidarité ethnique et communautaire dans une fidélité supérieure à celle du citoyen, se fonde sur le défi de la modernité et ses valeurs pour le retour nécessaire à un âge d'or plus ou moins mythique constitutif de « l'âme nationale ». Dans le cas du nationalisme corse, ce travail identitaire de présentation de l'histoire corse en opposition à l'historiographie officielle est le résultat de la volonté d'acteurs locaux nationalistes de former un groupe (le peuple corse) qu'ils prétendent représenter en même temps permet l'opposition de l'identité insulaire à l'identité nationale dominante. [...]
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