Qu'est que la politique ? Le poète Paul Valery répondait par une boutade qui, plus de cinquante ans plus tard, reste d'une brûlante actualité: « La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. »
Plus sérieux, mais tout aussi limpide, le philosophe Cornélius Castoriadis donne de la politique une définition lumineuse : « La politique est un métier bizarre. Elle présuppose deux capacités qui n'ont aucun rapport intrinsèque. La première capacité est d'accéder au pouvoir. Si on n'arrive pas à accéder au pouvoir, on peut avoir les meilleures idées du monde ça ne sert à rien. Cela implique un art de l'accession au pouvoir. La deuxième consiste à faire quelque chose quand on est au pouvoir, c'est-à-dire de gouverner. […] Rien ne garantit que quelqu'un qui sait gouverner sait accéder au pouvoir. »
Au-delà cette présentation très éclairante, on peut donner de la politique une définition plus académique : la politique correspond à l'ensemble des règles, des codes, des lois que s'impose à elle-même une collectivité pour vivre en sécurité, c'est-à-dire avec des rapports sociaux pacifiés (ou qui tendent à l'être). Bref, la politique, c'est l'art de gouverner les hommes en société.
De « l'homme est un animal politique » d'Aristote à Hannah Arendt et Raymond Aron et leurs travaux sur le totalitarisme en passant par Voltaire qui pensait que le despotisme éclairé était le meilleur mode de gouvernement possible, sans oublier Jean Bodin, Vàclav Havel, Rousseau, Hobbes et Max Weber, ce travail vise à explorer les grands auteurs, les différents régimes et systèmes politiques, le but et l'objet de la politique, mais aussi à parcourir les grandes étapes de la pensée politique.
[...] Il oppose les régimes pluralistes et les régimes autoritaires sur la question du statut de l'opposition. Y a-t-il ou non une compétition légale, ouverte et loyale autour du pouvoir d'État ? Mais le XXe siècle aura vu émerger un mode de gouvernement d'un type particulier : le totalitarisme dont l'ombre plane encore sur certains pays de la planète. Cette distinction tripartite a le mérite de correspondre aux repères habituels du langage courant tout en reposant sur un principe de classement admissible du point de vue scientifique, à savoir : le degré de consensus exigés des gouvernés. [...]
[...] Une fois le statut de la politique tranché, il importe d'apporter une précision et d'aborder la philosophie politique inventée par les Grecs. Qu'est-ce la philosophie politique ? C'est la relation entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés. Ainsi, dans une dictature ou une démocratie, la relation n'est pas la même. Ce signifie que la relation politique a des effets d'influence à tous les échelons de la société. Autrement dit, la relation entre les dirigeants et les dirigés influe sur le domaine social, a un effet sur l'ensemble des relations sociales. [...]
[...] Cela ne veut pas dire que tout est politique, mais cela implique que l'ensemble des activités sociales dépend d'une certaine manière de la politique. Autrement dit, que tout est potentiellement politique. Pourquoi peut-on dire cela ? Cette idée découle du simple constat que pour produire et vendre la production ou pour prier et dresser des temples en l'honneur des Dieux, bref pour effectuer n'importe quelles activités sociales, il faut qu'il y ait un climat de sécurité. On ne vit pas de la même manière dans un pays dit démocratique que dans un État autoritaire ou totalitaire. [...]
[...] La troisième question porte sur les formes politiques. Quelles sont les différentes formes politiques possibles ? Les quatre formes politiques les plus classiques : la tribu, la cité, la nation et l'empire. La question des formes politique n'est pas tout à fait la même que celle du régime. Elle répond aux deux questions : avec qui vais-je former mon régime politique et avec quel territoire ? S'il s'agit de la tribu, il n'y a pas de territoire ; s'il est question de la cité, cela comprend la ville plus la région environnante ; la nation est la forme la plus développée aujourd'hui ; l'Empire forme un monde qui se considère comme le monde entier (ambition universelle). [...]
[...] Histoire de la pensée politique, des régimes et des systèmes politiques I. Politique et POUVOIR A. DÉFINITION, Objet et but de la politique B. La spÉCIFITÉ DE LA POLITIQUE POUR aRISTOTE et pour les sciences sociales modernes C. Qu'est-ce que le pouvoir ? II. LES RÉGIMES POLITIQUES A. SELON ARISTOTE B. SELON MONTESQUIEU C. [...]
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