Guerre, monde contemporain, violence légitime, violence collective, conflits armés, guerre nationale, ALENA, ASEAN, ONU, régulation internationale, rivalités étatiques, guerre nucléaire
La guerre est une forme de violence très spécifique : celle qui se déroule entre des organes politiques organisés. D'où le double trait : c'est la violence collective et extérieure. En ce sens, la guerre peut certes être considérée comme une extension des pulsions violentes des individus, mais ne saurait se réduire à cela. En effet, ce ne sont pas les individus qui font la guerre, mais les États (dans le monde moderne, interétatique). Les individus ici ne sont rien de plus que des jouets qui les surpassent, et même s'ils y jouent leur rôle sanglant, s'ils investissent dans la cruauté, le sadisme, le plaisir de faire souffrir, ou du moins au combat, la complaisance dans la violence, ils ne peuvent le faire que si lorsqu'il est autorisé à le faire par des sociétés politiques. C'est une décision politique qui autorise ce qui est autrement interdit : le meurtre d'autres hommes.
[...] La guerre est donc une sorte de rupture de la paix, une rupture malheureuse qui doit être strictement définie. On est très loin de la guerre, telle qu'elle a été décrite par l'historien médiéval Georges Duby au Moyen Âge : occupation constante, constituée d'invasions et de pillage, occupation légale de la noblesse et très appréciée. Dans le monde moderne, du moins comme l'imaginent les civilisations occidentales, la paix est normale, la guerre est anormale. C. La guerre des nations Pendant longtemps cependant, l'organe légitime n'a pas été international, mais national : c'est la tradition de la guerre des nations. [...]
[...] Mais finalement, l'énergie nucléaire est devenue une sorte de tabou dans les relations militaires. Nous devons encore faire la distinction entre les utilisations dites « stratégiques » qui visent à détruire un pays et les utilisations dites « tactiques » qui impliquent l'utilisation d'armes nucléaires sur le champ de bataille (c'est-à-dire non nucléaires) similaire aux armes « conventionnelles ». C. La prolifération Dans le cas de l'énergie nucléaire, un pas a été franchi : l'idée était enracinée que certaines armes, en raison de leur caractère particulièrement destructeur, ne devaient être utilisées qu'en dernier recours et même interdites. [...]
[...] L'exemple de l'Afrique (Somalie, Rwanda, Côte d'Ivoire d'après les événements récents) éclate régulièrement. Les tensions entretenues par l'attitude ambiguë de la Corée du Nord, tant à l'égard de son voisin du sud qu'à l'égard de la politique nucléaire, ne constituent pas une menace minime ; La Chine n'accepte toujours pas la présence de Taiwan et n'hésite pas à la menacer régulièrement de mesures militaires. Une autre menace est la Russie, qui mène une guerre interne très brutale en Tchétchénie. B. Représentation pacifique, efficacité guerrière Le « monde moderne » est alors le monde, sinon de guerre, du moins il aspire à le quitter, qui traite le phénomène de guerre comme une sorte de régression, un état anormal de l'humanité. [...]
[...] Un double paradoxe Parler de guerre dans le monde moderne est un double paradoxe. D'une part, il semble que la période moderne, si nous entendons le monde d'aujourd'hui, soit caractérisée par le succès, ou du moins par le développement d'une voie de compréhension pacifique entre les nations. D'un autre côté, il semble que les conflits armés qui se poursuivent ne font que continuer, ne sont qu'un vestige d'un monde effacé, brutal et meurtrier Transfert des rivalités Cela semble être le résultat d'un passage de la concurrence d'un conflit armé direct à un différend négocié par un organe international. [...]
[...] Les individus ici ne sont rien de plus que des jouets qui les surpassent, et même s'ils y jouent leur rôle sanglant, s'ils investissent dans la cruauté, le sadisme, le plaisir de faire souffrir, ou du moins au combat, la complaisance dans la violence, ils ne peuvent le faire que si lorsqu'il est autorisé à le faire par des sociétés politiques. C'est une décision politique qui autorise ce qui est autrement interdit : le meurtre d'autres hommes. I. La guerre nationale A. [...]
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