On utilise en France des termes particuliers pour désigner deux sensibilités différentes devant les problèmes politiques et économiques : la gauche et la droite. Dans une démocratie, l'alternance est de règle. La gauche a été au pouvoir sous le Front populaire (1936-1937), à la Libération (1944-1947) et globalement de 1981 à 2002 (sauf de 1986 à 1988 et de 1994 à 1997).
Qu'est-ce que la gauche ? Comment a-t-elle évolué depuis 1944 ? Quels sont ses objectifs ? Par quoi a-t-elle marqué son passage au pouvoir ?
[...] Désormais, la politique de la gauche se rapproche de celle de la droite : priorité à la lutte contre l'inflation, réduction des déficits de l'Etat, augmentation des impôts, prudence à l'égard de l'immigration, et également l'intégration de la France à l'Europe avec le projet d'une monnaie commune (l'euro). En 1984, le gouvernement Fabius, qui ne comporte plus de ministres communistes, ne fait plus état du programme socialiste et insiste sur la nécessité de moderniser l'économie française. Le temps est venu où le socialisme décide de s'adapter ouvertement aux lois présumées indépassables du marché. [...]
[...] Par conséquent, la droite se divise et s'affaiblit après 1974. Giscard d'Estaing (président de la République) et Jacques Chirac (Premier ministre de 1974 à 1976) s'opposent : la droite n'est plus crédible, elle est désormais minée par les rivalités de personnes. Après la naissance, en 1969, d'un parti socialiste fort et la rédaction en 1972 du Programme commun de gouvernement, liant le PC, le PS et le MRG, la gauche frôle la victoire en 1974 (Mitterrand remporte 49,4% de voix), mais se divise en 1977 (rupture de l'Union de la gauche) et perd les élections législatives de 1978 La victoire de 1981 est à la fois une victoire personnelle de François Mitterrand, qui a su profiter des divisions du camp adverse, et une victoire pour le PS, qui creuse l'écart avec un PC en déclin et obtient la majorité absolue des députés, à lui seul, aux élections législatives de 1981 des suffrages pour le PS-MRG contre 16% pour le PC). [...]
[...] Mais la gauche reste dirigiste : elle n'a pas renoncé à l'intervention de l'Etat dans la vie économique. Ensuite, elle souhaitait combattre les inégalités et l'exclusion par des aides accordées aux plus démunis (RMI, allocation de logement, de chômage ) et financées par les impôts des entreprises et des contribuables, et parvenir à l'égalité des chances dans le domaine de l'enseignement. Il était également important pour la gauche de ne pas faire de différence entre les Français et les étrangers qui vivaient en France, notamment en ce qui concerne les aides, de ne pas rejeter ces derniers mais plutôt d'essayer de les intégrer. [...]
[...] C'est ce qui se produira effectivement. Les résultats donnent ainsi 54,64% des suffrages à la gauche et 43,19% à la droite, soit une victoire de la gauche encore amplifiée par rapport aux élections présidentielles (malgré un recul du Parti communiste) aboutissant à l'entrée au Palais-Bourbon d'une majorité absolue de députés socialistes, occupant 290 sièges sur 491. Cette véritable vague rose largement due aux effets multiplicateurs du mode de scrutin, permettra au Parti socialiste d'être tout-puissant pendant la durée d'une législature, donc de conduire la politique de ses vœux sans avoir à négocier l'appoint de quelque groupe que ce soit. [...]
[...] La gauche y laisse alors un peu de son identité et les hésitations de l'opinion publique lui font perdre le pouvoir pendant les deux cohabitations (1986-1988 et 1993-1995). Même quand la gauche revient aux affaires, de 1988 à 1993, sa politique d' ouverture n'a plus grand- chose de socialiste (excepté la création du RMI par Michel Rocard). En 1992, le nombre des chômeurs atteint ainsi 3,1 millions. Le retour à une politique de réformes (1997-2002) Après la déroute de la gauche, en 1995, il a fallu la déception des Français sous le gouvernement Juppé (1995-1997) pour qu'elle revienne au pouvoir grâce aux élections anticipées de 1997, sous la forme d'une troisième cohabitation Chirac-Jospin. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture