« Forces de maintien de la paix » (FMP) est le vocable par lequel on désigne la capacité militaire dont dispose l'ONU. On peut considérer que c'est la terminologie la plus acceptable pour une organisation dont un des premiers buts est de bannir des relations internationales l'usage de la coercition. Elles sont bien entendu intrinsèquement liées aux opérations de maintien de la paix (OMP), dont elles sont l'outil. Les caractéristiques de ces dernières ont par ailleurs considérablement évolué, au point où on peut se demander s'il n'y a pas eu un glissement, issu de la pratique et des changements de la scène internationale, vers l'imposition de la paix. C'est pourquoi nous allons tout d'abord nous attacher à l'étude de la nature des forces de maintien de la paix de l'ONU, pour par la suite analyser leurs missions et l'évolution de celles-ci après 58 ans d'existence.
[...] Près de 2000 casques bleus ont trouvé la mort au cours des diverses missions où ils ont été déployés. Ces insuffisances ont également été à l'origine des plus cinglants échecs de l'ONU, notamment le désormais célèbre massacre de Srebrenica, où les casques bleus n'ont pu empêcher la mort de 7000 civils - alors même que la ville était classée zone de sécurité - du fait de trop contraignantes règles d'engagement. On peut également citer le fait que le chef de la FMP au Rwanda avait recommandé d'agir de manière préventive contre la milice Interhamwé (responsable du génocide tutsi dans une très large mesure), notamment en neutralisant ses caches d'armes, avant le début des massacres. [...]
[...] Or ce sont bien des armées de métier fortement entraînées qui sont à même de gérer au mieux ces nouveaux théâtres. Dans ce cadre nouveau, et probablement en raison des réticences que nous mentionnions précédemment, l'ONU a par ailleurs de plus en plus recours à la coopération avec des organisations de sécurité régionale (OTAN, UE et OSCE en Bosnie-Herzégovine, CEDEAO au Soudan), voire avec des armées nationales pour appuyer ses FMP (forces américaines en Somalie, armée française en côte d'Ivoire). [...]
[...] Les détails de cette coopération sont arrêtés par traité, entre le Conseil de sécurité et les Etats participants. La mise en œuvre d'une FMP est donc conditionnée à plusieurs niveaux. Il faut que : - le CS constate une menace à la paix et/ou à la sécurité internationales, non résoluble par des moyens non militaires, et formule une réponse ; - des Etats membres mettent à la disposition de l'ONU les moyens nécessaires ; - les Etats belligérants acceptent la présence des troupes onusiennes (selon le principe de souveraineté nationale). [...]
[...] Ce nouveau caractère multidimensionnel du maintien de la paix va probablement conduire à une redéfinition des FMP, élargissant leur champ d'opération vers de tâches non militaires. Ceci dit, on a pu voir également qu'une réflexion sur leur cadre général, notamment en termes de contraintes, doit impérativement être menée si l'ONU veut apparaître comme un artisan crédible de la paix et de la sécurité internationale de manière autonome. Bibliographie David Michael GREEN, Chad KAHL et Paul DIEHL, "Predicting the Size of UN Peacekeeping Operations", Armed Forces & Society, vol no Summer 1998, pp. [...]
[...] II) Les missions : quelles évolutions dans l'action militaire de l'ONU ? Des missions ambitieuses dont le complet accomplissement souffre d'insuffisances lourdes La mission première des FMP est la conduite des OMP, lorsque celles-ci requièrent une présence militaire. Ainsi si les premières OMP datent de 1948 (mise en place d'observateurs militaires après les conflits israélo- arabe et indopakistanais), la première FMP déployée fut la FUNU (cf supra), en Egypte en 1956. Elle visait à mettre fin à la crise de Suez en séparant les armées égyptienne et israélienne. [...]
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