On assiste aujourd'hui à une montée du nationalisme et des parties d'extrême-droite en Europe centrale et de l'est. Tandis que les minorités revendiquent des droits, voire l'indépendance (Kosovo, 17 février 2008), les majorités s'organisent afin de lutter contre elle. Il en va ainsi de la Roumanie, où le PRM a obtenu 13% des voix aux présidentielles de 2004, et de la Bulgarie où le parti Ataka voit son importance augmenter. C'est d'ailleurs l'entrée de ces deux pays dans l'Union Européenne qui a permis d'organiser un parti d'extrême droite au sein du Parlement européen. Pour autant, il ne s'agit pas d'un phénomène récent et soudain. En réalité, il est basé sur des fondements qui datent de la chute du communisme, voire avant. C'est le cas de la Hongrie. Alors même que ce pays a été rapidement désigné comme étant le « bon élève » de la démocratisation, il s'avère que la montée du nationalisme et des partis d'extrême-droite inquiète. Si la démocratie a amené la pluralité et le multipartisme, elle ne parvient pas aujourd'hui à freiner certains mouvements antidémocratiques par essence. Le peuple magyar tient à se distinguer du peuple hongrois, en tant que nation, et cela ne date pas de 1989. Sans doute est-ce pour cela qu'il est difficile de lutter contre. En effet, la Hongrie a connu son heure de gloire, notamment sous l'empire austro-hongrois des Habsbourg. Aussi, lorsque le Traité de Trianon de 1920 démantèle la Hongrie suite à la Première Guerre Mondiale, la nation se sent lésée dans ses droits et mutilée d'une part de son patrimoine (même s'il n'est que territorial). Tous les spécialistes du sujet s'accordent d'ailleurs à dire qu'il s'agit là d'un véritable « traumatisme ».
[...] Malgré cela, le jeu hongrois demeure biaisé : le traumatisme du traité de Trianon, signé en 1920, reste très présent, même chez les modérés du MDF de Joszef Antall, le nouvel homme fort du pays. La Hongrie impériale couvrait environ 3 fois le territoire actuel, dont la Transylvanie, territoire roumain. 3 millions de Hongrois vivent hors de la Hongrie ; c'est pourquoi le pouvoir en place crée une chaîne de télévision spécialement destinée aux exilés, par exemple.
C'est pourquoi la reconnaissance des droits des minorités en Hongrie était peut-être guidée par la volonté de voir le même les minorités magyares dans les pays voisins. (...)
[...] Le débat était jusque là clandestin, mais il éclate au grand jour à la chute du régime communiste. (donc là, blabla sur le multipartisme, les 6 mouvements principaux). C'est pourquoi, au lendemain de la révolution, la Nation hongroise reconnaît immédiatement des minorités sur le territoire hongrois, via les amendements à la constitution du 31/12/1990 è art. 68- (les minorités partagent le pouvoir du peuple et sont des éléments constitutifs de l'État), prolongé par une loi du 7 juillet 1993 relative aux minorités et langues minoritaires. [...]
[...] Les études de la documentation française SCHREIBER Thomas, La Hongrie en 1992. [...]
[...] On voit ainsi que l'explosion du système communiste a ouvert la porte au nationalisme et que la démocratisation lui a permis de s'implanter (II). I L'explosion du système communiste et la réapparition de l'extrême-droite en Hongrie : 1990-1994 La chute du système communiste, dans tous les pays du Pacte de Varsovie, a eu de lourdes conséquences sur tous les plans, notamment politique et économique. La disparition d'un régime sous-tendu par une idéologie uniformisatrice, annihilant les particularismes culturels, et le passage à des valeurs démocratiques et démocratiques, ont permis la libération des opinions politiques, notamment de l'extrême-droite et des nationalistes hongrois De plus, la transition politique est indéniablement accompagnée d'une désorganisation économique : il est difficile de tirer un trait sur quarante ans d'économie planifiée (bien qu'assez ouverte aux idées occidentales), et l'adoption d'un système libéral capitaliste a eu de lourdes conséquences sur l'emploi et l'économie hongrois. [...]
[...] Les sensibilités nationalistes sont exacerbées et des groupe d'extrême droite commencent à apparaître. C'est ainsi que le centre-droit modéré de Antall donnera naissance à MIEP de Csurka, exclu du parti. B Un contexte économique post-communiste difficile Le passage du communisme à l'économie de marché a été douloureux, malgré la rupture mentale opérée en 1956 avec la révolution écrasée dans le sang, et des mesures adoptées dès 1968 préparant à la transition économique. Le gouvernement hongrois, sous l'égide de Kadar puis de Miklos Nemeth, avait adopté des dispositions permettant à la Hongrie de d'adapter à l'économie de marché. [...]
[...] : le retour en force Réélu en 2006, le gouvernement de gauche rencontre vite des difficultés. Mais c'est sans doute des erreurs commises par le gouvernement alors en activité qui donne le plus de forces à la droite populiste. Quelques mois après sa nomination, le Premier Ministre de gauche Ferenc Gyurcsány (MSzP) se retrouve au centre d'un scandale. Une discussion privée dans laquelle il reconnaît avoir menti au peuple quant à la situation du pays et son action est diffusée à la radio en septembre 2006. [...]
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