Etat, pacification des systèmes démocratiques, l’organisation des sociétés, étatisation, pacification de la lutte politique
Des sociétés organisées politiquement, il y en a encore beaucoup. Certaines présentent un cas particulier, un processus commencé au 12ème siècle et qui n'a aboutit qu'au 19ème : l'institutionnalisation de l'Etat, c'est-à-dire d'une institution qui dispose d'un monopole de l'utilisation de la contrainte physique sur son territoire, et ce monopole est reconnu comme légitime. Tous les systèmes politiques démocratiques fonctionnent dans un système qui correspond à peu près à l'idéal-type de l'Etat. C'est plus ou moins vrai : ex : aux USA, le droit de port d'arme est un droit constitutionnel. Ca n'empêche pas que de temps en temps, ce monopole soit remis en cause : attentat, assassinat.
[...] Au contraire, la manifestation de juin 1982 est organisée par des organisations spécialisées. Ca n'est plus la population elle-même qui s'organise, mais des spécialistes. 4ème changement : sous l'Ancien Régime, les mouvements de protestation prennent souvent appuis sur des rites sociaux existants : processions religieuses, carnaval, charivari Au contraire, dans les répertoires d'action modernes, la protestation emprunte des formes spécialisées : manifestation 5ème changement : sous l'Ancien Régime, les mouvements de protestation sont à la recherche d'effets immédiats : empêcher le représentant du roi d'interdire un usage On recherche la suppression directe de la cause de la protestation. [...]
[...] Ce surtout donc plutôt les acteurs situés à la périphérie du pouvoir politique qui l'utilisent : c'est la forme d'action des groupes faibles qui n'ont pas un accès direct au pouvoir central). Se on mobilise ce dispositif très indirect et très coûteux, c'est qu'on ne dispose pas de moyens plus directs. C'est pour ça que c'était pendant longtemps un mode d'action ouvrier. Cette mise à distance peut être structurelle ou conjoncturelle. L'efficacité de la manifestation est de plus en plus liée à la couverture médiatique. Aujourd'hui, les médias s'intéressent de moins en moins aux manifestations, ça parait trop traditionnel. [...]
[...] En même temps, il y a une autonomie des metteurs en œuvre, des policiers. Ils disposent d'une marge de manœuvre. La mise en œuvre va être affectée par ses intérêts propres. Ex : intérêt à se protéger contre ce qu'il perçoit comme un assaut (à tord ou à raison). Tension entre ce qu'ils apprennent dans les manuels et ce qui s'observe sur le terrain. L'invention d'un SO, c'est aussi l'invention d'une coopération entre les manifestants et la police : l'itinéraire est négocié. Mais il reste toujours la crainte des débordements. [...]
[...] Il y a des blessés et des morts. En 1782, un agent du roi arrive dans un petit village pour interdire le pacquage dans les bois communaux. Il est victime d'une embuscade et agressé par des femmes et des enfants. En 1882, des légitimistes arrivent dans une ville. Ils sont hués, insultés, frappés de coups de poings. En 1982, une manifestation a lieu dans les rues de Paris, regroupant personnes, et où on compte un seul incident : une femme qui était contre les manifestant c'est faite bousculée par un homme. [...]
[...] La tendance générale dans les démocraties occidentales est la pacification des actions politiques, mais il y a des exceptions. Dans le pays Basque espagnol, le RAC de l'ETA c'est l'attentat : 778 morts dont 460 policiers et militaires. En Italie dans les 70's, il y a un grand nombre d'attentats qui ont culminé dans les années 78 et 79 : les années de plomb. Isabelle Sommier s'est demandée pourquoi ces formes armées d'action en Italie. Son hypothèse est que c'était du à une forme acharnée de concurrence politique, avec une surenchère entre les organisations d'ultra-gauche. [...]
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