Europe, élection, corps électoral, clivage politique, mondialisation, référendum
En France, le mode de scrutin pour les élections législatives est généralement majoritaire uninominal à deux tours. Cela signifie que chaque circonscription élit un député, et si aucun candidat n'obtient plus de 50% des voix au premier tour, un second tour est organisé entre les candidats ayant obtenu le plus de voix.
Cependant, depuis longtemps, plusieurs partis politiques réclament une proportionnelle pour les élections législatives, car ils estiment que ce système refléterait mieux la diversité des opinions politiques dans le pays. Cette question est revenue sur le devant de la scène après les élections de 2024, car certains pensent que le scrutin majoritaire ne produit plus les résultats espérés.
(...)
Après 1980, on a assisté à une mutation du clivage classique gauche/droite. Le clivage économique, qui était au coeur du débat, s'est estompé. L'Europe et la mondialisation sont arrivées dans l'équation. L'alternative entre une société ouverte (ouverture au monde) et une société fermée (recentrage national) est devenue le clivage majeur. On l'a vu lors du référendum sur Maastricht en 1992 : les partisans de l'UE contre ceux qui défendent la fermeture des frontières. C'est ici qu'on distingue les nationalistes des libéraux, avec un accent sur l'identité nationale. Ce clivage a été renforcé au fil des années et, aujourd'hui, il est au coeur des débats politiques.
[...] La naissance du clivage : pour ou contre la République ? Il faut plonger un peu dans l'histoire, pendant la Révolution française, on a vu apparaître les premiers mouvements : les partisans du roi d'un côté (la droite) et ceux qui voulaient couper l'herbe sous le pied de la royauté de l'autre (la gauche). On a les patriotes de la révolution qui se divisent sur une question : faut-il accorder au roi un droit de veto ? Et là, le clivage de cristallise avec deux camps. [...]
[...] Seulement des personnes changent de camp politique par rapport à leurs parents. On observe aussi une forte convergence politique au sein des couples, où les trois quarts des conjoints partagent les mêmes orientations politiques, renforçant ainsi l'idée que la socialisation politique ne se limite pas à l'enfance, mais s'étend tout au long de la vie. ? La famille, c'est comme un cocon. C'est sacré, on ne veut pas la déchirer avec des disputes futiles, surtout à cause de la politique. Qu'est-ce que ça nous apporte ? [...]
[...] Ce phénomène est désigné sous le terme « identification partisane », cette loyauté durable à un parti politique se transmettant généralement des parents aux enfants. En France, Annick Percheron a mené des études similaires à partir des années 1970, en montrant que les jeunes, dès l'âge de 10-14 ans, expriment souvent des préférences politiques similaires à celles de leurs parents, en particulier si les parents affichent clairement leurs idées politiques. La socialisation politique des enfants peut se faire de manière directe ou indirecte. [...]
[...] C'est la politique des petits arrangements entre amis. Et quand cela devient une pratique systématique, ça empêche la prise de décisions équitables qui profiteraient à l'ensemble de la population. Depuis la réforme de 2015, on a adopté un scrutin binominal majoritaire à deux tours pour élire les conseillers départementaux, avec un binôme paritaire (un homme et une femme, toujours). Et ça, c'est l'une des grandes avancées politiques. On est sur une parité parfaite en termes de représentation hommes-felles. Un progrès nécessaire, mais est-ce que ça suffit à rendre ces élections plus attrayantes aux yeux du public ? [...]
[...] Cette question est revenue sur le devant de la scène après les élections de 2024, car certains pensent que le scrutin majoritaire ne produit plus les résultats espérés. 4. Justice vs Efficacité Le débat principal qui oppose les partisans des différents systèmes tourne autour de deux concepts : La justice : Le scrutin proportionnel est perçu comme étant plus juste parce qu'il permet une représentation plus fidèle de toutes les sensibilités politiques. Par exemple, même un petit parti ayant 10% des voix pourrait obtenir 10% des sièges, ce qui serait difficile dans un scrutin majoritaire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture