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Par exemple, la notion de Droits de l'Homme a beaucoup perdu en clarté au fur et à mesure qu'elle a gagné en extension. On peut donc comparer la DDHC de 1789, ou les Bill of Rights et déclaration des droits que l'on produit à la chaine, c'est devenu un fouillis inexplicable. Une autre preuve est qu'il n'y a pas de revendication qui ne finisse par se présenter en terme de droit. Toutes les demandes finissent par l'être car personne ne sait plus vraiment ce que sont les Droits de l'Homme. La confusion est donc considérable -> à partir du moment où tout est droit, rien n'est droit.
Heureusement nous avons une ressource : retrouver la signification originelle des Droits de l'Homme. On se tourne vers les écrits des grands penseurs qui ont écrit sur le sujet, un temps où il fallait argumenter les droits. Revenir à l'origine est toujours meilleur.
Cette notion de Droit de l'Homme nous vient d'une tradition particulière de la philosophie politique. Tradition commencée par Locke, Kant, Montesquieu, ou Hobbes, même s'il y a des différences entre eux. Mais ils sont d'accord sur un certain nombre de choses. Ce sont les premiers à dire que le gouvernement tire sa légitimité par le consentement, et que tout adulte sain d'esprit possède certains droits qui ne peuvent pas lui être ôtés, et qui sont là car c'est un Homme (droits naturels). Au moment où ils écrivent ça, c'est révolutionnaire car ça s'oppose au principe de légitimité accepté. En Occident, la légitimité des gouvernements n'étaient pas censée provenir du consentement des gouvernés, cela devait venir de la vertu, la sagesse, l'âge, la révélation divine... D'autre part, le gouvernement n'avait pas à protéger le peuple mais inculquer un certain mode de vie. Selon les auteurs que nous examinons, cette compréhension de cette politique a plusieurs inconvénients : par exemple, c'est une source de conflit permanent car il ne peut pas y avoir d'unanimité sur les Hommes sur ce qu'est le bien, le juste... Les Hommes ont forcément des opinions diverses sur ce sujet, sur les questions les plus importantes. A partir du moment où on essaye d'imposer une conception (ce qui est juste ou non par exemple), cela suscite des conflits. Les différentes opinions au sujet de comment doit vivre les gens conduit à la guerre, même la guerre civile. Les arguments des grands penseurs sont devenus plus persuasifs d'ailleurs pendant des guerres, par exemple la guerre civile en France (...)
[...] C'est le caractère insatisfaisant des droits de l'Homme. Les philosophes qui ont fondé les doctrines des droits de l'Homme le savaient, mais ne tiraient pas les mêmes conséquences. Aujourd'hui, nous avons tendance à avoir une conclusion un peu différente. Nous avons tendance à penser que le gouvernement doit intervenir activement pour garantir l'égalité de résultat, et que là où il y aura inégalité de résultat, alors il y aura injustice. Ainsi, la plupart des nouveaux droits proclamés depuis environ la fin de la seconde guerre mondiale sont des droits créances, c'est-à-dire un droit qui donne créance sur la société, la société nous doit quelque chose, par opposition au droits originels qui sont des droits de libertés, qui sont des droits qui réclament essentiellement que le gouvernement s'abstienne d'intervenir, qu'il ne gène pas. [...]
[...] La garantie de tous ces droits ne serait pas solide dans un régime non démocratique, un régime où l'on ne choisi pas ses représentants. Exemple de la France avant la Révolution, non démocratique : il y avait beaucoup de droits mais la garantie n'était pas très solide, cela dépendait du caractère du prince, les libertés n'étaient pas enracinées dans les institutions - Le droit aux citoyens de participer au processus politique, soit directement par le référendum ou indirectement en élisant les représentants. L'élection est libre et pluraliste. [...]
[...] Les Droits de l'Homme Pourquoi les Droits de l'Homme ? C'est aujourd'hui la référence politique ultime en Occident. Tous les partis politiques s'en réclame. Même ceux qui invoquent la diversité l'appellent le droit à la diversité. C'est la croyance unanime que les Droits de l'Homme sont un critère pour juger les affaires humaines est-ce conforme aux DH ? Une quasi unanimité sur un principe de moralité est très rare dans l'Histoire, ce qui signale la force persuasive très grande, mais elle signale aussi un problème, c'est- à-dire que c'est presque toujours vrai que la victoire d'une idée signe aussi sa fin, car à partir du moment où une idée est victorieuse, la nécessité d'argumenter en sa faveur disparait, elle n'a plus de concurrent et n'a plus besoin de se défendre. [...]
[...] Donc les droits de l'Homme sont des droits naturels. Or aujourd'hui on ne parle plus de droits naturels, seulement de droits, car il est admis que l'Homme est un être historique, de culture, l'être humain est infiniment malléable, n'a pas de caractéristique psychique permanent, il se transforme au fur et à mesure du temps. Si l'être humain n'a donc pas de nature, s'il est différent d'un peuple à l'autre ou d'une époque à l'autre, alors il n'y a plus de critères universels, c'est juste une question d'époque. [...]
[...] Droit à la sûreté : le gouvernement doit protéger la vie, cependant cela n'est pas suffisant. Il doit aussi assurer une liberté d'action suffisante pour que la vie ne dépende pas du caprice des autres, pour agir au moment décisif : tout le monde doit être capable de mener sa vie comme il l'entend dans de larges limites (Art : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. [...]
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