Démocratie jacksonienne, Andrew Jackson, démocratisation, souveraineté du peuple, politique égalitariste
La présidence du Président Andrew Jackson (1767-1845), dont le portrait figure sur les billets de 20 dollars, a marqué l'histoire comme une ère de profond changement démocratique, que Tocqueville (De la démocratie en Amérique, 1835) a largement contribué à ériger en mythe fondateur de la démocratie américaine. Cependant rares sont les périodes historiques qui font l'objet d'interprétations aussi divergentes. Tour à tour présenté comme un président autoritaire et démagogue ou comme un démocrate représentant la volonté populaire, Andrew Jackson et la « démocratie jacksonienne » divisent. Cette démocratie est-elle surestimée ou correspond-t-elle à une réalité politique? Ainsi, nous verrons dans quelle mesure le personnage de Jackson, les modifications apportées aux institutions américaines puis enfin les changements au sein de la société peuvent être considérés comme faisant partie d'un processus de démocratisation.
[...] Le « King-Andrew » exerce en réalité le pouvoir de manière autoritaire et démagogue Une pratique du pouvoir brutale Andrew Jackson est en réalité selon ses opposants un démagogue qui transgresse la Constitution en accroissant l'importance du Président et en ignorant les décisions de la Cour Suprême : Jackson envoie l'armée mater une grève ouvrière. Relations avec les couches populaires ambivalentes. Jackson est lui-même devenu un riche propriétaire. Un nouveau parti antimaçonnique s'oppose à Jackson qui est lui-même franc-maçon considérant que la franc-maçonnerie est une organisation aristocratique qui menace les institutions démocratiques La popularité prime sur la compétence L'opposition dénonce une adoration frôlant l'idolâtrie, un enthousiasme démesuré. [...]
[...] L'ère jacksonienne est marquée par un vaste mouvement de reconnaissance des droits des minorités 1. Le mouvement abolitionniste prend de l'ampleur 1831, hebdomadaire The Liberator de William Lloyd Garrisson, célèbre et très fervent abolitionniste Parti de la Liberté créé par des abolitionnistes du Nord-est La Case de l'Oncle Tom d'Harriet Beecher-Stowe Mais le mouvement est très hétéroclite et à du mal à former un front uni Naissance du mouvement féministe Les femmes n'ont pas le droit de vote, elles restent sous la domination masculine Mount Holyoke, premier collège universitaire pour femmes 1845, Sarah Margaret Fuller, Woman in the Nineteenth Century. [...]
[...] Mais la démocratie jacksonienne tient plus du mythe fondateur que de la réalité politique 1. Un système qui présente de nombreuses lacunes démocratiques - spoil system : « les dépouilles de l'ennemi appartiennent au vainqueur ». Occasion pour Jackson d'attribuer des postes à des individus qui lui sont dévoués, comme un roi avec ses seigneurs. Favorise la corruption. Stabilité de l'emploi dépend des opinions politiques. - Alternance limitée après Jackson. Pas de programmes rigoureux des partis, d'où des alliances qui se font et se défont au gré des circonstances et des intérêts du moment. [...]
[...] Une démocratisation de la vie politique ? A. Nouvel élan démocratique pour les institutions américaines 1. Accès démocratique et non plus élitiste aux postes - Les grands électeurs ne sont plus désignés par les législatures des Etats mais élus par les électeurs - Le mode de désignation du candidat change : désormais plus dans le secret du caucus (réunion à huit clos des chefs du parti) mais lors de conventions des délégués du parti élus à la base. - 1832 : spoil system (système des dépouilles) : redistribution des postes de fonctionnaires fédéraux et de manière générale de toute la fonction publique en fonction du parti vainqueur aux élections. [...]
[...] Les héritiers des fédéralistes se scindent en deux partis : les démocrates d'Andrew Jackson ou Martin Van Buren, et les républicains nationaux d'Henry Clay ou Daniel Webster. Origine du bipartisme aux Etats-Unis, alternance. Réelle opposition avec ceux qui se donnent le nom de whigs pour dénoncer les excès de leurs adversaires et les identifier aux tories. Traitent les démocrates d'« ânes », d'où la mascotte. Egalement autres petits partis : parti ouvrier, parti antimaçonnique, etc. Partis : organisations populaires et non plus clubs aristocratiques. Nouvelle culture parisane. [...]
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