Démocratie délibérative, représentativité, légitimité politique, Habermas, principe d'universalisation, libertés fondamentales, souveraineté populaire, libéralisme, principe de discussion, justification publique, théorie délibérative
Si le modèle de la démocratie représentative était pensé depuis le XXème siècle d'après un modèle économique et élitiste, dans lequel les citoyens sont considérés comme des consommateurs qui choisissent leurs élites dirigeantes comme s'ils choisissaient des produits dans un supermarché. Il existe aujourd'hui des modèles alternatifs dans la théorie politique comme celui de la démocratie délibérative qui a pour ambition de redonner au peuple une véritable légitimité politique. Toutefois, cette théorie qui pourrait être prometteuse n'est pas sans avoir subi des critiques.
[...] Il ne faut pas donc penser une égalité formelle des participants dans la discussion, mais une égalité plus concrète qui permettrait aux jeux de domination sociale d'être minimisés. Ainsi, si la démocratie délibérative vise l'émancipation politique, il faudrait en même temps penser une émancipation sociale et économique. Faut-il encore pour cela comprendre les mécanismes divers de domination pour ne pas retomber dans un formalisme théorique. [...]
[...] Il y a là l'intégration d'un type de comportement social qui reproduit des effets de domination entre les groupes sociaux. Les plus faibles n'osent guère alors s'exprimer dès lors qu'ils ont intégré presque inconsciemment cette position de dominé. Aussi la délibération favorise par définition une prise de parole dépassionnée, désincarnée. Pour Young, cela tend à ce que l'on considère comme plus objectif et comme plus légitime des discours de ce type plutôt que des discours dans lesquels des sentiments ou des émotions. On retombe alors dans un élitisme que la démocratie délibérative souhaite rejeter au départ. [...]
[...] Or avec la démocratie délibérative, ces derniers peuvent rationaliser leurs pensées, adopter un esprit critique et apprendre à argumenter. Le peuple reprend ainsi une place légitime dans la théorie démocratique. La théorie délibérative est née dans les années 80, influencée pour une bonne part par les travaux du philosophe américain John Rawls, mais aussi par les travaux de Jürgen Habermas, philosophe allemand. Dans son ouvrage Libéralisme politique , Rawls pense que la mise en place d'une raison publique peut rendre légitimes les décisions politiques qui concernent la manière dont la société fonctionne. [...]
[...] Qu'est-ce que la démocratie délibérative ? La démocratie délibérative est un modèle théorique qui a pour but de redonner à l'idée de bien commun, de participation active des citoyens, une place à la fois ancienne au sens de la démocratie en tant que pouvoir du peuple -étymologique- et aussi nouvelle par rapport aux conceptions élitistes et économiques de la démocratie contemporaine. L'idée fondamentale de la démocratie délibérative est qu'une décision politique est légitime (juste) si et seulement si elle est le produit d'une discussion, d'une délibération entre des citoyens considérés comme égaux. [...]
[...] La conception de la démocratie délibérative de Habermas est un peu différente. Elle trouve sa source dans ses ouvrages antérieurs centrés sur l'action de communication entre les individus Théorie de l'agir communicationnel et la fondation de la morale à travers une discussion raisonnée Morale et communication . Au contraire de Rawls, Habermas pense que la délibération doit seulement s'entendre comme une procédure de légitimation des décisions politiques. Alors que chez Rawls les participants à la discussion sont déjà d'accord sur ce qu'il est raisonnable ou non de traiter, Habermas considère que toute opinion doit pouvoir être avancée si elle est bien argumentée. [...]
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