Les définitions, les schémas, les informations que l'on peut donner sur les politiques de la culture, nous renvoient irrémédiablement vers une prime définition du terme et de la notion « politique », ainsi que vers une définition du sens et de la pratique complexes de la culture.
A) Les dimensions de l'économie politique
Le terme même d'une politique de la culture renvoie à une organisation rationnelle récente des activités publiques de l'État. Autrement dit, ce champ d'action publique est un des termes de la "real politic" américaine des années soixante-dix. En France, les politiques publiques vont recouvrir de technicité politique une pratique vieille de quasiment cent ans. La politique de la culture française est ainsi un autre visage politique, moderne, des pratiques qui faisaient que l'institution étatique gérait Les Beaux Arts et les Belles Lettres.
Ce phénomène concerne la mutation de l'ordre politique du XXème siècle. Le politique s'étant confondu aux systèmes, aux discours et aux pratiques économique et étatique, il s'est effondré avec le fascisme national de l'État français. Puis il s'est reconfiguré, selon les modalités techniciennes et fonctionnalistes imposées par les cadres de la technocratie giscardienne.
Le politique n'est en fait depuis la révolution française que l'un des rouages de l'économie politique totale. Le politique comme événement constituant, le politique comme moyen de gouvernement, le politique comme moyen d'organisation et de prévention laissent aussi malgré tout filtrer une politique de la raison, une politique mafieuse, une politique de clans, une organisation partisane, un système de partis enclavés. Le politique, en tant que corps professionnel institué est ainsi protégé sous le couvert de l'État, de la conjoncture, de l'économie mondiale, pour se défendre en tant que corps, et pour prôner l'immobilisme en tant que vecteur social de direction et d'organisation. Le politique est ainsi dans la politique, hors de la politique, dans l'économique comme dans l'État (...)
[...] L'objectif est de conférer à la Culture un rôle moteur et non de la réduire à un simple paramètre éducatif et artistique. En fin de compte, les politiques de la Troisième, de la Quatrième et de la Cinquième République ne s'opposent pas réellement, mais sont étroitement liées conceptuellement et matériellement2. La confusion initiale provient d'une distorsion temporelle : les “Beaux-arts” d'antan sont les affaires culturelles actuelles. Le premier concept a servi à asseoir politiquement la République. Le second est le résultat de cette assise. [...]
[...] Fumaroli, L'État culturel, Fallois Ouvrages généraux : H. Arendt, La crise de la culture, Folio J. Baudrillard, La société de consommation, Denoël D. Bell, Les contradictions culturelles du capitalisme, PUF P. Bourdieu, Le marché des biens symboliques, L'année sociologique J. Ellul, L'empire du non-sens : l'art et la société technicienne, PUF M. Foucault, La volonté de savoir, Gallimard E. Morin, L'esprit du temps, Poche, 1962-195. R.G. Swartzenberg, L'État Spectacle, Flammarion G. Simmel, La tragédie de la culture, Rivages - Poche, 1988. [...]
[...] Section 1 : Une économie culturelle de masse. Une économie déterminée par la consommation de masse d'objets culturels standardisés (livres, disques) Une économie développant une consommation culturelle de masse engendre une culturalité globale de l'économie (l'idée du tout culturel au service de l'hédonisme marchand). Section 2 : Une économie culturelle de services. Une économie déterminée par la consommation de services culturels standardisés (voyages/vacances/tourisme, cinéma/spectacles) Une économie développant une consommation culturelle de services déréalise l'économie capitaliste en reconditionnant ces principaux vecteurs : le travail, la production, etc. [...]
[...] Le tout culturel renforce les déséquilibres hérités de l'histoire immédiate entre le Nord et le Sud du monde. La richesse et la domination politique 14 ne sont plus les seuls moyens de la prééminence occidentale. La maîtrise d'un savoir standardisé et des moyens de diffusions de ces savoirs rendra la fracture Nord/Sud difficilement maîtrisable. Chapitre IIIe : Les structures économiques de la culture. Section 1 : Les formes sociétaires. Le développement des entreprises culturelles depuis l'après guerre (cf. L'industrie cinématographique américaine). L'emprise des multinationales de la culture sur l'économie capitaliste (cf. [...]
[...] 4 Partie I : Les politiques culturelles. Les politiques culturelles s'articulent autour de la nécessité de gestion d'une sphère à maîtriser pour les pouvoirs publics. La gestion publique de la culture s'organise ainsi à l'identique de toutes politiques publiques, mais peut se finaliser paradoxalement dans l'interdiction absolue de ce qu'elle promeut ordinairement. Paradoxes entre État libéral et État culturel ou succession d'un État de police et du welfare state (qui serait indiscutablement une forme de représentation d'un État culturel). Primauté du rôle de l'État pour développer des politiques concernant des objets et des supports sans valeurs marchandes (archéologie, patrimoine, arts sans valeurs, etc.). [...]
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