Cours sur les marchés en politique que ce soit à travers un regard économique ou plus weberien. L'ouverture des marchés politiques c'est un passage d'élections, de compétitions qui sont à la fois politiques, économiques, sociales dominés par une figure qui est le notable à des compétitions qui sont spécifiquement politiques et strictement marquées par une figure, celle de l'entrepreneur politique (...)
[...] L'ouverture des marchés politiques peut être caractérisée par trois points: généralisation des échanges: pour qu'il y ait échange, il faut qu'il y ait des rôles spécialisés et notamment la constitution d'un corps électoral qui apparaît dès les premiers temps de la révolution française en passant d'un vote par ordre à un vote par tête. Chaque régime va prétendre redéfinir ce corps électoral. Avec la proclamation de la République en 1848, on estime fonder un nouveau corps électoral: l'ensemble des hommes de plus de 21 ans. En 1944, la République prétend fonder un nouveau corps électoral: l'ensemble des hommes et des femmes de plus de 21 ans. Cette extension du corps électoral n'est pas un mouvement naturel vers un élargissement naturel du corps électoral. Cela représente des enjeux politiques. [...]
[...] Leur vision du citoyen pose également problème. On peut dire que le citoyen c'est autre chose que l'électeur. Il n'y a pas de place dans cette analyse à la grève, la manifestation, toute autre forme d'action politique. On ne peut pas nier qu'on ne peut que voter tous les cinq ans. Un citoyen peut se mobiliser et essayer de peser autrement que par le vote. On peut également dire que les acteurs politiques ne font pas que proposer la maximisation des intérêts de certains de leurs électeurs. [...]
[...] L'analyse sociale de la politique veut donc placer en son fondement les déterminants économiques et sociaux mais aussi historiques de la division du travail politique. Ce qui va nous intéresser c'est ce mystère du partage des taches en politique qui fait que certains se sentent autorisés à conquérir des suffrages et que d'autres n'osent même pas parler de politique. Ce partage de taches est le résultat de l'accumulation de tout un arsenal de règles, de mesures protectrices, de statuts qui permettent la différenciation des rôles politiques avec d'un côté le citoyen électeur et de l'autre le professionnel de la politique. [...]
[...] Daniel Gaxie revient sur les grandes caractéristiques de la compétition politique. La première caractéristique est qu'il s'agit d'une compétition pacifique. On ne se bat pas avec des armes en politique. La vie politique prend la forme d'une lutte de programmes, d'idées, de discours. On est dans une violence d'ordre symbolique. La deuxième caractéristique est qu'il s'agit d'une compétition inégalement spécialisée politiquement parlant. On peut repérer dans certaines sociétés des compétitions qu'on peut qualifier de politiques mais qui sont également sociales, économiques. Une différenciation s'est accomplie mais elle est encore inachevée. [...]
[...] La troisième caractéristique est que la compétition est autonome et hétéronome. Cela veut dire que cette compétition se fait au nom d'enjeux spécifiquement politiques. Les biens échangés sont spécifiquement politiques donc il y a autonomisation, référence à elle-même de la politique. Hétéronome parce que l'on voit des élus qui se ressemblent dans le sens où ils répondent à des critères qui les différencient des électeurs, de la composition sociale de la société. On a un groupe qui est différent par ses propriétés sociales du reste de la société. [...]
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