L'autonomisation, la sécularisation du politique et l'invention de la Nation

Résumé du document

Cours sur l'autonomisation de la sphère politique en passant par la sécularisation politique et l'invention de la Nation. Comment la politique a-t'elle conquis le monopole de l'identification ? Comment se créent des activités qui sont spécifiquement politiques ? Le point de départ est le constat que l'usage du terme politique a varié selon les sociétés.

Extraits

[...] C'est la fameuse pénitence d'Henri 4 au château de Canossa. Il se rend auprès du pape et se plie à sa domination. Mais il sera de nouveau excommunié et nommera alors un antipape. Deux types de pouvoirs commencent à se distinguer : l'un est le pouvoir temporel, l'autre est le pouvoir spirituel. Donc il y a amorce de différenciation. Cette amorce est déjà utilisée et mise en forme par les théologiens et notamment Bernard de Clervaux qui est le fondateur des cisterciens. [...]

[...] Il nous dit que les paysans français ne sont devenus des citoyens que très tardivement et définitivement à partir de la 1ère Guerre Mondiale. La génération formée par l'école publique est celle qui va partir à la guerre. C'est à la guerre que l'on dépasse l'appartenance à un terroir pour être tous français. C'est l'invention d'une nouvelle Nation qui voit le jour avec la 1ère Guerre Mondiale. Ce ne sont pas des communautés imaginées ou imaginaires même s'il y a en effet des éléments de construction de la Nation. La Nation est construite mais pas pour autant purement imaginaire. [...]

[...] Mais l'homme n'est pas que chrétien mais également un animal politique, un membre de la Cité. Comme animal politique, l'homme doit se soumettre au pouvoir temporel qui est légitime en son ordre, qui ouvre un ordre propre, autonome et répond à des règles spécifiques qui ne sont pas celles de l'Eglise. Le modèle de différenciation fini par s'imposer. Cette différenciation a des effets majeurs. L'ordre du politique va construire une légitimité qui lui est spécifique souvent en référence à une légitimité divine mais l'obtention de la soumission répond à des règles spécifiques. [...]

[...] 1er temps : La sécularisation politique. L'avènement de l'Etat moderne occidental est bien marquée par la dissociation de deux ordres d'activités : le politique et le religieux. Il faut donc s'intéresser à deux grands pouvoirs qui ont régulé les sociétés occidentales et sont entrés en concurrence. L'église chrétienne occidentale qui reconnaît la primauté de l'autorité pontificale s'est organisée en fonction du pouvoir temporel. La papauté ne renonce pas à reconnaître quelque légitimité au monarque, au puissant mais s'ouvre à partir du 11ème siècle une concurrence entre le pouvoir du pape et les pouvoirs temporels des monarques. [...]

[...] Cette fête nationale est une fête purement civile où aucune évocation à Dieu n'est permise. L'Etat républicain participe à la clôture progressive de l'identité civique. Faire la fête nationale, c'est se référer à la République. L'Etat a la capacité à revendiquer un monopole de l'identification. 2ème temps : L'invention de la Nation. Sur ce point, il faut se référer aux travaux de Gellner en 1883 dans Nation et Nationalisme. Qu'est-ce que le nationalisme ? C'est ce sentiment d'identification à la Nation, d'allégeance. [...]