L'ordre politique n'est pas naturel: c'est une construction humaine, culturelle, contingente comme le montre le fait qu'à un moment donné dans des conditions naturelles proches, on a des systèmes politiques très différents. Ex : coexistence de la démocratie d'Athènes et l'oligarchie de Sparte: les régimes s'opposent.
Contrairement à une affirmation que l'on trouve dans plusieurs théories, il n'y a pas de progrès historique, de sens de l'Histoire. Selon Marx, il y a un mouvement historique qui doit aboutir à une société sans classe. Or on n'assiste pas à un véritable processus d'homogénéisation des sociétés politiques.
Dans l'entre-deux guerres, on avait des démocraties modernes et des régimes totalitaires.
[...] On fonctionne sur cette opposition. S'il y a une convergence, il n'y en a pas en théorie. Manin rappelle que dans la démocratie athénienne, le peuple assemblé n'exerçait pas tous les pouvoirs. Elle n'est pas purement directe, car il y avait des fonctions, des magistratures assumées par certains citoyens distingués ou sélectionnés par le tirage au sort. Manin conclut : ce qui définit la représentation, ce n'est pas qu'un petit nombre d'individus gouverne à la place du peuple, mais c'est qu'il soit désigné exclusivement par élection Ce n'est pas le fait qu'il y ait un nombre limité de dirigeants qui établit le partage en gouvernement représentatif et démocratie, mais le mode de sélection : l'élection ou le tirage au sort (procédure centrale dans la démocratie athénienne). [...]
[...] Elle est techniquement impossible à réaliser au sens strict et elle est probablement politiquement peu souhaitable, sauf à vouloir atomiser la société politique, en essayant de réfléchir toutes les distinctions sociales, c'est-à-dire chercher à rendre compte de toutes les différences individuelles. Les correctifs auraient des effets négatifs sur les autres paramètres. Une telle démarche par quotas, en supposant que l'on arrive à le faire, aurait pour conséquence de faire voler en éclat l'idée d'ordre politique intégrée autour de l'idée de nation. En France, cette logique a été récusée. La loi sur les quotas a été réfutée par les féministes, et qu'il fallait des techniques de parité. [...]
[...] La légitimation s'use au fil du temps (Obama qui perd dans deux États les gains réalisés pendant la campagne). Le président doit s'intéresser aux élections intermédiaires pour ne pas affaiblir ses ressources de soutien. Si les élections intermédiaires sont remportées, son pouvoir en ressort renforcé, de même que sa légitimité. Cette sacralisation est de nature différente, et a de différents degrés selon les régimes politiques. Elle est portée à son paroxysme dans les régimes totalitaires. Le duce a toujours raison, le petit père des peuples, le génie des Carpates (Ceaucescau). [...]
[...] IV- La représentation Elle participe de la légitimité du pouvoir. La représentation, c'est ce qui fait le lien entre le titulaire de la souveraineté et le ou les détenteurs effectifs du pouvoir. Elle a donc un caractère quasiment nécessaire, tout système de gouvernement étant plus ou moins représentatif à partir d'un degré minimal de différenciation du politique, inhérent au concept d'ordre politique. Mais cette représentation est difficile à appréhender. Il faut préciser les significations du terme de représentation : Il faut distinguer la représentation et les représentations au sens de la psychosociologie du terme. [...]
[...] En dépit de cette obligation stricte, si les femmes sont des conseillers municipaux, elles ne sont que des maires. Ces distorsions sont donc de toutes sortes, et tous les indicateurs montrent qu'elles sont toujours fortes dans tous les pays. Ces distorsions de représentation ont sans doute quelque chose à voir avec l'élection, son processus, qui enregistre ce que Daniel Gaxie appelle le cens caché pour dire que les handicaps positifs ou négatifs de la position sociale semblent aggravés par le processus électoral ou par le mécanisme de représentation, puisque dans les différents stades, ces distorsions s'aggravent. [...]
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